Existe-t-il un soft power indien ? Entretien avec Ram Divedi

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Ram Divedi, spécialiste des questions indiennes, est intervenant à l’École de Guerre Économique où il a fait ses études en renseignement. Il y enseigne la géopolitique de l’Inde, en rapport avec les renseignements. Outre ses activités d’enseignement, Ram Divedi est également actif dans le domaine énergétique et de l’investissement. Il est notamment actionnaire de la start-up Pravaig Dynamics, constructeur de voitures électriques basé à Bangalore.

Le monde de la tech regorge d’ingénieurs indiens, et, de nombreux grands patrons d’entreprises, comme Google ou Microsoft, sont d’origine indienne. Pourtant, la communauté internationale ne semble pas préoccupée par les influences indiennes, comme elle l’est par les agissements chinois ou russes. Pourquoi ne craint-on pas le soft power indien ? Selon Ram Divedi, si les Indiens ne constituent pas une menace pour l’étranger, c’est en raison d’un rapport particulier qu’ils entretiennent avec l’extérieur.

Louise Bosq (Élucid) : La présence indienne à l’étranger ne semble pas moins importante que celle de la Chine, mais ne soulève pas la même inquiétude. Comment l’expliquer ?

Ram Divedi : La présence indienne à l’étranger ne présente pas une menace pour la communauté internationale parce que, d'une certaine manière, le patriotisme est peu présent chez les Indiens. Pour les Indiens, le mot nationalisme n’a pas vraiment de sens. En effet, le concept d’État-nation, d’origine européenne, a été transposé en Inde par les Occidentaux.