En 2016, la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine avait pris de court les analystes politiques qui avaient unanimement misé sur Hillary Clinton. La clé du succès ? Un discours porté par des intellectuels issus de milieux disparates qui n’étaient représentés ni par les démocrates ni par l’establishment républicain – une sorte d’union des contraires qui a permis à Trump de se positionner comme le candidat des « sans voix ». Cette « contre-hégémonie » a alors fait résonner un discours radicalement différent de celui communément admis sur les ondes sur des questions comme l’immigration, l’avortement ou l’économie. Relancé dans la course au bureau ovale, Donald Trump est aujourd’hui suivi de près par une poignée d'influenceurs célèbres qui « regrettent le Trump de 2016 » et utilisent leur influence numérique pour favoriser une campagne toujours plus conservatrice. Quelles idées insufflent-ils dans cette nouvelle course à la Maison-Blanche ?

publié le 18/10/2024 Par Marion Messina

Candace Owens, Afro-Américaine de 35 ans, fraîchement convertie au catholicisme, mariée à un libertarien britannique d’extraction aristocratique et mère de trois enfants est, pour le moins, un personnage atypique dans la galaxie conservatrice.

Candace Owens, la passionaria catholique

Critique du mouvement « Black lives matter », qu’elle dénonce comme une entreprise qui encourage les Noirs à se « contenter d’une position de victimes », du féminisme et du mouvement Metoo, elle est ouvertement « pro vie » et s’oppose à l’État-providence qui, selon elle, « maintient les Noirs dans une situation de dépendance vis-à-vis du gouvernement ». Touche-à-tout, elle a réalisé un documentaire « Le plus grand mensonge jamais vendu : George Floyd l'ascension de BLM » en 2022.

Égérie du média conservateur The Daily Wire (que l’on pourrait comparer à Sud Radio) jusqu’à son départ en 2024, Candace Owens ne craint pas de s’attirer les foudres de ceux qui auraient l’outrecuidance de penser la censurer. Assumant son amitié avec Ye, nouveau pseudonyme du rappeur Kanye West accusé d’antisémitisme, Owens s’est mis à dos Ben Shapiro, co-fondateur du Daily Wire, depuis qu'elle a pris des positions pro-palestiniennes. Un coup de tonnerre dans un monde traditionnellement pro-sioniste, comme le prouve l’accueil réservé à Benjamin Netanyahou par les élus républicains au Congrès en juillet dernier.

Owens ne mâche pas ses mots vis-à-vis de la connivence diplomatique de longue date entre les États-Unis et Israël. Sur la chaîne YouTube « Candace Owens », aux 2,7 millions d’abonnés, elle déclarera son « refus absolu de s’agenouiller face à Israël » et contestera à l’État hébreu le statut de « meilleur allié des États-Unis » à qui, d’après elle, il faudrait « arrêter d’envoyer l’argent du contribuable ».

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