Alors que la réélection de Donald Trump suscite à Bruxelles une inquiétude tous azimuts, la France utilise tous les moyens disponibles pour s’opposer au traité UE-Mercosur ; dans le même temps, ses responsables déboussolés multiplient les mises en garde et les propos alarmistes quant à la « sécurité » de l’Union européenne, tandis que la position financière de notre pays menace de se dégrader spectaculairement.
La réélection de Donald Trump a suscité consternation et accablement dans les milieux européistes. Comme en 2016, peut-être même davantage, on craint dans ces milieux que le second mandat du dirigeant populiste débouche réellement sur un désengagement massif des États-Unis en Europe, qui laisserait les 27 assurer seuls leur sécurité dans un monde de plus en plus instable ou menaçant, pour reprendre les thèmes à la mode.
Pleurnicheries atlantistes à Bruxelles
Pourtant, rien ne laisse pressentir qu’une telle rupture puisse se produire. Par le truchement de l’OTAN, les États-Unis maintiennent les États européens dans une sujétion géopolitique structurelle qui garantit leur domination, l’alignement à peu près systématique des Européens sur leurs positions, et parfois même leur soumission aux intérêts économiques de Washington. Que Donald Trump refuse de se laisser entraîner dans une guerre contre la Russie, qu’il souhaite par ailleurs réduire le coût financier de la domination en exigeant des États européens qu’ils augmentent les crédits alloués à leurs forces armées, rien de cela ne devrait entamer le principe même de l’Alliance atlantique. Tout laisse à penser que les Européens s’exécuteront docilement sur le second point et qu'ils se feront manœuvrer passivement sur le premier.
On se souvient, par exemple, qu’entre 2016 et 2020, les tentatives françaises de pousser les feux de l’« Europe-de-la-défense » se sont toutes heurtées au refus habituel de nos partenaires, justifié de surcroît à l’époque par la crainte de susciter l’ire du grand frère américain si l’on tentait de s’en émanciper un tant soit peu. Quelques années plus tard, le même contexte produit le même effet et les appels à l’unité de « l’Europe », lancés depuis la France par le chœur inquiet des responsables politiques et des penseurs pris de vitesse par le changement d’époque, ont vocation à déboucher sur des réalisations sans portée réelle, sinon à tomber simplement dans le vide.
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