L’année 2024, encore à ses premiers jours, annonce un calendrier riche d’obstacles et d’enjeux significatifs pour l’Union européenne. Il y a 22 ans, lors du sommet de Laeken, l'UE s'était fixée des objectifs ambitieux : rapprocher les citoyens du projet européen et des institutions européennes ; structurer la vie et l'espace politiques européens dans une Europe élargie, et faire de l'Union un facteur de stabilisation ainsi qu'un repère dans un monde nouveau multipolaire. Presque un quart de siècle s’est écoulé et l’Union européenne tarde à répondre aux défis qu’elle s'est donné. Il lui apparaît désormais difficile d’acheter du temps supplémentaire, c’est-à-dire de remettre à plus tard la résolution de difficultés qui s'avèrent de plus en plus nombreuses.
Les défis de l'Union européenne en 2024 sont tout d’abord économiques. En effet, ce chantier donne le vertige tant il y a à faire. La zone euro, si largement dysfonctionnelle, doit retrouver des règles budgétaires puisque le Pacte de stabilité et de croissance, jusque-là suspendu pour des raisons de pandémie et de crise énergétique, doit retrouver des couleurs. Ce pacte maintes fois critiqué – car il n’a su apporter ni stabilité ni croissance – persistera envers et contre tout. Et le récent accord obtenu par la France, l’Allemagne et l’Italie conforte l’idée que rien de satisfaisant ne semble en sortir, et que les querelles byzantines sur son respect ne sont pas près de cesser.
Lorsque l’on observe les futures règles, la logique austéritaire reste la tonalité dominante. Les efforts requis pour retrouver un équilibre budgétaire risquent encore une fois de porter sur les investissements d’avenir ou bien la protection sociale. L’actuel ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Lemaire, énonce déjà le programme puisqu’il souhaite réaliser des économies budgétaires significatives (12 milliards d'euros). L’accord conclu entre les chefs d’État à la fin 2023 doit être sur la table du parlement ce mois-ci.
La tentation austéritaire semble à nouveau à l'ordre du jour. Pourtant, celle-ci devrait en toute logique être tenue à distance, car l’épisode austéritaire de 2011, qui demeure dans les mémoires, avait alors plongé l’Union européenne dans une profonde récession. Mais les responsables politiques sont connus pour leur amnésie sélective...
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