Union européenne : le vrai bilan des politiques de compétitivité -Frédéric Farah

L’Union européenne a fait de la compétitivité un élément central de ses dispositifs économiques. Au début des années 2000, elle l’a inclus comme objectif central de sa stratégie dite de Lisbonne, avec pour ambition de devenir « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ». Quel est le bilan réel de ces politiques et doivent-elle être poursuivies ou stoppées ?

publié le 24/01/2024 Par Frédéric Farah

L’Union européenne a fait de la compétitivité un élément central de ses dispositifs économiques. Elle a réitéré cette ambition en 2020 après l’échec de son ambition formulée dix ans auparavant. Il semblerait que la recherche de la compétitivité soit un objectif entendu et que tous les pays soient invités à le poursuivre. Mais pour autant, faut-il accepter cet objectif ? Ne s’agirait-il pas de le questionner et peut-être de le remettre en cause, car ce dernier génère des stratégies à terme problématiques et peu coopératives ?

Plus encore, se mettrait en place une organisation de l’économie et de la société autour de cet objectif. S’affirmerait alors un ordre de la compétitivité qui va au-delà même de simples considérations économiques, et modifie profondément les questions comme celles inhérentes à la justice sociale.

Le très regretté Jean Paul Fitoussi affirmait à juste titre que la politique économique pouvait se définir comme un système d’équité. Il est évident que choisir une orientation plutôt qu'une autre modifie la répartition du revenu. En 1983, lorsque la désinflation compétitive est mise en place, le désir de rétablissement des profits se fait au détriment des salariés et de l’emploi. Le système d’équité en a été bouleversé.

La compétitivité : un concept ambigu et discutable

La compétitivité est une notion économique ambiguë, qui s’applique d’abord aux entreprises et qui par extension s’est vue rattachée aux États. En première analyse, elle peut être définie comme la capacité d’une entreprise de maintenir ou d’augmenter ses parts de marché. Elle peut réaliser cet objectif de deux manières par le prix : on parle alors de compétitivité prix. Mais elle peut également le réaliser par la qualité des produits : on parle alors de compétitivité hors prix ou structurelle.

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