L’Union européenne : l’idiote utile de la mondialisation ? - Frédéric Farah

L’Union européenne reste enfermée dans des schémas doctrinaux anciens. Sous le feu roulant des crises énergétiques, russo-ukrainienne et proche-orientale, elle poursuit malgré tout son agenda commercial en faveur du libre-échange à base de méga-accords commerciaux. Il suffit de penser à ceux avec les Philippines, la Thaïlande ou avec l’ensemble régional sud-américain comprenant l’Argentine, l’Uruguay, le Brésil et le Paraguay. Décidément, 27 souverainetés additionnées n’en font pas une... L’histoire économique de ces trente dernières années en Europe est plus que jamais le récit d’un aveuglement, d’un désarmement à tous les étages et d’une vulnérabilité plus que jamais inquiétante.

publié le 29/11/2023 Par Frédéric Farah

La Commission européenne ne dévie pas de son idéologie principale qui peut se résumer brutalement par l'affirmation péremptoire : « le commerce c’est la paix ». C’est ici la reprise d’une idée ancienne qui puise ses origines au XVIIIe siècle et popularisée par le siècle des Lumières. Montesquieu parle du « doux commerce ». Au XIXe siècle, l’économiste d’inspiration libérale Frédéric Bastiat affirme : « si les marchandises ne traversent pas la frontière, les soldats le feront ».

Cette idée d’un commerce favorable à la concorde des nations se retrouve aussi au lendemain de la Première Guerre mondiale, le président américain d’alors, Woodrow Wilson, propose 14 points pour asseoir la paix sur le continent meurtri par la guerre. Parmi ces derniers se trouve le libre-échange. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on assiste à l’affirmation d’un récit qui veut que le protectionnisme à l’œuvre dans les années 1930 ait conduit à une radicalisation des affrontements entre les nations, « ouvrant la voie » à un nouveau conflit.

Fort de cela, il a fallu penser un nouvel ordre commercial et monétaire après-guerre ; les accords dits du GATT permettent le retour d’un libre échange tempéré. Le souci principal de l’époque est de penser un commerce international organisé en vue du plein emploi :

« Reconnaissant que leurs rapports dans le domaine commercial et économique doivent être orientés vers le relèvement des niveaux de vie, la réalisation du plein emploi et d'un niveau élevé et toujours croissant du revenu réel et de la demande effective, la pleine utilisation des ressources mondiales et l'accroissement de la production et des échanges de produits. »

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