Natalité en berne, vieillissement : la Chine face au déclin démographique

Après la société ultra-nataliste rêvée par Mao Tsé-toung, puis l’antinatalisme forcené de ses successeurs, la Chine se retrouve aujourd’hui confrontée à de nouveaux défis. Au mieux en 2022 sa population stagnera, au pire elle amorcera son inéluctable déclin.

publié le 15/09/2022 Par Jack Thompson
Natalité en berne, vieillissement : la Chine face au déclin démographique

« Une nouvelle tête, c’est aussi deux bras pour travailler à l’avenir de la Chine ». Avant d’accéder au pouvoir suprême en 1949, Mao Tsé-toung liait le développement de la nation à une natalité vigoureuse. Le malthusianisme était alors honni comme une « idéologie bourgeoise anti-prolétarienne », des bras solides étaient tout ce dont le Grand Timonier avait besoin pour balayer l’ordre social corrompu. La réalité crue ne tarda pas à remettre en cause cette vision simpliste, deux bras induisaient aussi une bouche de plus à nourrir dans un pays en proie aux disettes et aux famines.

Un recensement effectué en 1953 troubla Pékin : avec 574 millions d’âmes, la Chine était déjà surpeuplée. Lors du Grand bond en avant (1958-1960), la Chine connut sa dernière grande famine, les morts se comptèrent en dizaines de millions. Abruptement, le pouvoir chinois prit conscience que son poids démographique impliquait un fardeau écrasant. Quelques mesures de contrôle comme l’âge tardif au mariage furent prises.

Las, elles se révélèrent notoirement insuffisantes : en 1975, la population dépassait les 950 millions. Malgré les gains de productivité conquis dans les rizières, les projections des démographes affolèrent le parti communiste chinois (PCC) ; bientôt le pays serait incapable de nourrir ses enfants. Au tournant des années 70, un régime drastique de limitation des naissances fut adopté, un enfant par femme maximum - la politique de l’enfant unique était née.

Sa mise en œuvre s’avéra disparate. En ville, le dogme de l’enfant unique fut férocement appliqué, au forceps, le cas échéant. Par contre, en milieu rural, si le premier bébé se révélait être une fille, un second était toléré pour les Hans (l’immense majorité de la population). Quant aux 55 autres ethnies, non Hans, elles demeuraient privilégiées : deux petits étaient autorisés.

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