« Si l’humanité reste sur la même courbe d’évolution technologique, les jeux deviendront indiscernables de la réalité », prophétisait Elon Musk en 2016. La théorie selon laquelle nous vivrions déjà dans un jeu vidéo s’appelle « l’hypothèse de la simulation » et elle est particulièrement en vogue dans la Silicon Valley.

publié le 27/08/2024 Par Marion Messina

En 1999, la peur du bug de l’an 2000 rencontre un des plus grands succès de l’industrie cinématographique : Matrix, un film de science-fiction au timbre particulier qui présente une humanité dans un état comateux, emprisonnée dans des alvéoles et soumise à des stimuli continus qui lui font croire qu’elle vit dans le monde réel. Le monde tangible est présenté comme une illusion, une vue de l’esprit.

Dans un article paru en 2003 et intitulé « Vivez-vous dans une simulation informatique ? », le philosophe Nick Bostrom, en se référant à l’argument de la simulation, tenait le raisonnement suivant : si l’espèce humaine (ou toute autre espèce) a déjà atteint le palier de la simulation, il existe de très fortes probabilités que nous évoluions déjà en ce moment dans une simulation ancestrale.

En partant du principe qu’une nouvelle simulation ne nécessiterait que quelques lignes de code informatique, et qu’ainsi le nombre d’êtres « simulés » dépasserait mathématiquement le nombre d’êtres « réels », le ratio « êtres simulés sur êtres réels » dépasserait les 100 %. Le physicien Neil de Grasse Tyson ajoutera même que chaque simulation serait capable de créer des simulations à l’intérieur des simulations, ce qui les rendrait quasiment infinies. Il appelle cela l’argument « des simulations jusqu’au bout ». On comprend mieux d’où les sœurs Wachowski ont tiré leur inspiration.

En 2019, à l’occasion du vingtième anniversaire du film Matrix, l’informaticien et entrepreneur de la Silicon Valley Rizwan Virk est invité par Google afin d’évoquer « l’hypothèse de la simulation », une théorie qui a donné son nom à l’ouvrage éponyme, véritable best-seller. Notre « réalité » ne serait qu’un jeu vidéo ultrasophistiqué dans lequel notre conscience jouerait un rôle fondamental. Il faut dire que les progrès de l'informatique, de la technologie de simulation et de l'intelligence artificielle montrent le lien entre le calcul et le monde naturel : algorithmes biologiques, mappings génétiques, algorithmes fractals, etc. Le développement des ordinateurs quantiques a montré que même les particules ressembleraient moins à des objets physiques qu’à des « informations ».

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