Malgré la mobilisation des agriculteurs et l'opposition de la France, la présidente de la Commission européenne a annoncé, le 6 décembre dernier, avoir conclu les négociations de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Un accord dit « viandes contre voitures », puisqu’il permet d’exporter des véhicules automobiles vers le Mercosur et, en contrepartie, d’importer des produits agricoles. Une description un peu rapide, mais qui résume la problématique. Analyse d'un scandale à la fois démocratique, économique et environnemental.
Les quotas d’importation de sucre et d’éthanol en provenance du Mercosur vont augmenter de 15 %. Le marché des aloyaux, les « bons morceaux », verra 20 % d’imports en plus. Cet accord met les agriculteurs européens face à une concurrence déloyale, les normes sociales et environnementales des pays du Mercosur étant bien moins exigeantes… et les prix des produits en question bien plus bas.
Pour l'industrie européenne, l’ouverture vers les marchés du Mercosur ne devrait pas permettre une grande réindustrialisation, la délocalisation vers la région étant une solution plus juteuse et déjà opérée par les industriels.
Quant au climat, il est comme trop souvent le grand perdant. L'accord Mercosur permet une augmentation des échanges et donc celle des émissions de gaz à effet de serre. Sans compter l’aggravation attendue de la déforestation, conséquence de l’augmentation probable de l’élevage bovin dans les pays du Mercosur pour développer les exportations vers l’Union européenne.
Le commerce envers et contre tout
Si cet accord de libre-échange lie deux régions équivalentes en population, elles sont aux antipodes en termes de revenus. C’est en 1991 que l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay ont signé le traité constitutif du Marché commun du Sud, le Mercosur. À l’image de l’Union européenne, c’est un espace de libre circulation des biens et des services avec l’établissement de tarifs douaniers communs vis-à-vis de l’extérieur. Ensemble, ils représentent aujourd’hui près de 280 millions d’habitants, dont plus de 200 millions pour le seul Brésil.
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