Le plan de relance de Macron n’est pas près de réindustrialiser la France

Le « made in » France – mesuré par l’Insee comme la part de valeur ajoutée française dans la consommation finale, l’investissement et les stocks de la France – a baissé de 13 % depuis les années 1960. Pour les produits manufacturés seuls, c’est une division par deux, au point que plus de 60 % des biens que nous consommons proviennent de l’étranger. En cause, la mondialisation croissante des dernières décennies, et notamment l’explosion du commerce chinois depuis 25 ans.

Pourtant, comme le souligne l'Insee dans une note récente, l’implantation d’une production sur le territoire présente des effets positifs décuplés sur l’activité et l’emploi en France. Ainsi, l’installation d’un nouvel établissement dans l’industrie manufacturière va de pair avec celui de fournisseurs – de quoi multiplier par deux ou plus la valeur ajoutée créée localement. D’autre part, l'électricité française est parmi les moins carbonées au monde. Produire dans l’hexagone plutôt qu’à l’étranger induit donc un effet favorable sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).

En 2020, la crise Covid a mis en lumière, si besoin en était, la dépendance de la France envers des catégories de produits stratégiques : médicaments, masques, gels hydroalcooliques ou encore semi-conducteurs. De quoi réveiller quelque peu les esprits politiques endormis sur les lauriers de la mondialisation et de la délocalisation vers les pays à bas coûts. L’État a donc mis en place en septembre 2020 un plan de relance, notamment pour encourager les relocalisations industrielles en France.