L’ultra-libéralisme produit une dépolitisation en masse. La philosophe Caëla Gillespie fait paraître aux éditions du Bord de l’eau Manufacture de l’homme apolitique, un ouvrage dans lequel elle décortique les ressorts de l’impuissance collective, et tout le vocabulaire qui y conduit, pour mieux retrouver des chemins de l’action.

Opinion Démocratie
Accès libre
publié le 18/08/2024 Par Laurent Ottavi
abonnement abonnement
bulb

Abonnement Élucid

Laurent Ottavi (Élucid) : Pourquoi préférez-vous parler d’ultra-libéralisme plutôt que de néolibéralisme ?

Caëla Gillespie : Le néolibéralisme renvoie à une doctrine qui a pris son essor dans les années 1980. Il se présente comme une économie dont la gestion pourrait être pure, apolitique, une « bonne gouvernance », pour reprendre le vocable utilisé depuis 1989 par la Banque mondiale. La déréglementation permettrait au marché, via la libre-concurrence et la « libération des forces vives », de trouver son état d’équilibre spontané : un « ordre du marché » censé être politiquement neutre.

Le néolibéralisme, c’est l’infrastructure économique. Mais toute infrastructure produit une superstructure, c’est-à-dire un ensemble de fictions idéologiques qui servent à l’étayer, à la légitimer. L’ultra-libéralisme, c’est cet ensemble : l’infrastructure économique plus toutes les fictions idéologiques qui la renforcent. Ce n’est pas une simple gestion.

Élucid : Cet ultra-libéralisme, qui n’est donc pas neutre politiquement, poursuit-il la tradition libérale ou en est-il la négation ?

Caëla Gillespie : Parler de néolibéralisme laisse entendre, à tort, que le libéralisme actuel serait un simple prolongement et un renouvellement du libéralisme économique classique. Le libéralisme classique est né de la philosophie britannique du XVIIe siècle, notamment des travaux de Locke, qui avait construit l’idée d’un homme propriétaire de soi, de son corps et de ses biens. Cette liberté individuelle était érigée contre les abus potentiels de l’État. Il s’agissait à l’époque de se défendre contre un État absolutiste. Le libéralisme recelait donc un projet d’émancipation.

Le dogme dit néolibéral, et que je préfère appeler ultralibéral, prétend poursuivre le même dessein. Mais on est dans un contexte historique très différent, et ça change tout. Il s’agit aujourd’hui de retourner la liberté de l’individu contre l’État-providence et contre l’État de droit.

« Le régime ultra-libéral investit et subvertit l’État ; il utilise sa puissance législatrice au service de la déréglementation et de la dérégulation générale. »

Quelle conception de l’Histoire, et de la place de l’ultra-libéralisme dans l’Histoire, accompagne la doctrine ultra-libérale ?

Le régime ultra-libéral se présente comme un régime post-politique, le terme de l’histoire de l’humanité. Cette conception est particulièrement affirmée par Francis Fukuyama dans son livre La fin de l’Histoire ou le dernier homme, paru en 1989 après la chute du mur de Berlin. Selon lui, nous serions arrivés au stade ultime de la maturation des formes politiques et la démocratie libérale serait la forme finale de l’évolution politique de l’humanité.

Dès lors, la résistance à l’ultra-libéralisme apparaît obsolète et complètement vaine. Les individus seraient parvenus à une maturité rationnelle telle qu’ils seraient en mesure d’accepter la Nécessité économique en lieu et place des débats politiques stériles du passé. Pourtant, le fait que le régime ultra-libéral se prétende post-politique ne signifie pas qu’il détruit l’État, seulement qu’il détourne l’État de sa fin politique. Il investit et subvertit l’État ; il utilise sa puissance législatrice au service de la déréglementation et de la dérégulation générale. Il a besoin de l’État pour faire advenir cet ordre du marché qui se dit, paradoxalement, spontané.

Cette subversion de l’État se confond-elle avec une nouvelle définition de l’État de droit, que vous avez évoqué précédemment ?

Il y a eu plusieurs étapes dans la subversion de l’État. Et elles ont lieu à des moments différents dans chaque pays, selon la résistance que les régimes opposent aux vagues d’ultra-libéralisme. La France, par exemple, a fait davantage obstacle que les pays anglo-saxons, et la subversion de l’État de droit a eu lieu plus tard, à peu près au tournant du XXIe siècle. On repère une étape importante de la subversion l’année où se fait entendre l’idée d’une nécessaire « refondation sociale ».

Dans un texte de 1999 intitulé « Refondation », le MEDEF soutient qu’il est souhaitable de « renverser la pyramide des garanties », en faisant de l’entreprise « la base élargie du système ». À l’époque, le texte avait alerté seulement quelques penseurs et syndicats. Or, il s’agissait là d’un changement fondamental. Parce que la « pyramide des garanties », c’est la base même de l’État de droit.

L’image vient de la modélisation juridique de l’organisation de l’État de droit, née dans la première moitié du XXe siècle sous la plume de Hans Kelsen. L’État peut être représenté comme une pyramide qui rassemble et organise toutes les normes qui le constituent. Leur importance varie : du sommet de la pyramide, où l’on trouve la Constitution, dite norme sommitale, on descend vers les lois et règlements, et de là, jusqu’à la base, où l’on trouve les décrets, les arrêtés et les circulaires.

L’ensemble est organisé par ce qu’on appelle le « principe de faveur », d’après lequel c’est la norme la plus favorable aux citoyens qui est appliquée. La pyramide des normes permet de valider toutes les règles et elle permet en retour de rendre toutes les normes obligatoires. En d’autres termes, l’État de droit fixe la double idée que l’État est, dans tous ses agissements, contrôlé par le droit et que le droit, en retour, tire sa puissance de l’État qui lui prête main-forte.

Quand le MEDEF préconise de mettre la loi sous l’égide d’une production juridique « de terrain », qui aurait lieu directement au sein des entreprises, il exige en fait le renversement de la pyramide. Ce faisant, on perd le contrôle du monde de l’entreprise par la loi. Et on perd la possibilité d’appliquer le « principe de faveur ».

« L’ultra-libéralisme fait de l’État de droit une vitrine constitutionnelle pour mieux déréguler. Il en fait une coquille vide, une forme fossile. »

Quelles ont été les conséquences de ce renversement ?

On peut en repérer les traces dès 2016 dans le cadre de la première loi Travail. L’article 2 prévoit explicitement cette inversion, en stipulant que les accords d’entreprise vont avoir priorité sur les accords de branche. Par exemple, la durée de travail a beau être définie comme étant de 35 heures, les accords des entreprises ont prévalence sur les accords de branche et sur la loi.

Cette loi El Khomri a ouvert une brèche dans l’État de droit, car la production de normes qui a lieu au sein de l’entreprise est une production infra-législative, et elle aura dorénavant vocation à prévaloir sur la loi. Dès 2016, Emmanuel Macron parle « d’élargir le champ de la négociation collective au niveau de l’entreprise à d’autres domaines ». Il appelle donc de ses vœux l’extension de cette production infra-juridique à tous les champs d’activité. Du même coup, la règle produite dans le monde de l’entreprise vient se substituer à la production d’une loi universelle, d’origine parlementaire.

L’autorégulation de chaque secteur prend ainsi le pas sur la production politique de la loi. Et le parlement se trouve vidé de sa substance. L’ultra-libéralisme fait de l’État de droit un outil au service de la dérégulation ; l’État de droit n’est plus qu’une vitrine constitutionnelle. Il en fait une coquille vide, une forme fossile.

La société civile est une autre notion redéfinie par l’ultralibéralisme à son avantage. Quelle conception impose-t-il ?

La « société civile au pouvoir », c’est l’une des exigences formulées par l’ultra-libéralisme. Cette petite musique, on l’entend dès 2002, quand Jean-Pierre Raffarin appelle « la société civile au pouvoir » et compose son gouvernement avec de nombreux figurants du monde de l’entreprise, comme le fera Emmanuel Macron quinze ans plus tard. Pour l’ultra-libéralisme, la société civile est une sphère autosuffisante, autarcique ; elle doit donc être débarrassée de toute forme d’ingérence politique. Et toute législation d’État qui serait normative et prescriptive est perçue comme une ingérence.

Ce divorce radical entre société civile et État produit une dépolitisation de la société civile. Dans les années 1980, les réseaux d’entreprise se sont auto-intitulés « monde de l’entreprise » et au tournant du siècle, ce « monde de l’entreprise » a commencé à prétendre avoir un droit de regard sur tous les agissements de l’État. Pour chaque loi, il entend maintenant être saisi pour « un avis sur l’opportunité ».

« "La société civile au pouvoir", c’est le refus d’un État politiquement actif, qui légifère pour prélever et redistribuer les richesses, ou pour corriger les inégalités. »

En quoi est-ce une exigence ultra-libérale ?

Cette exigence ne sort pas de nulle part. Elle est la traduction dans le réel d’un certain nombre de textes ultra-libéraux, notamment ceux de Friedrich Hayek, un des pères fondateurs de l’ultra-libéralisme dans les années 1970. Dans Le mirage de la justice sociale (1976), Hayek représente la société civile comme un grand jeu de société, un jeu apolitique, où l’État n’a pas à intervenir. La métaphore du jeu lui permet de dire que les seules règles nécessaires sont celles que les joueurs découvrent en jouant.

Si l’on veut jouer, on est obligé de jouer selon les règles du jeu, mais il n’est pas nécessaire de légiférer, de normer le jeu depuis l’extérieur. Il en va de même pour les sociétés humaines qui, par une sorte d’évolution quasi-biologique, vont conserver les règles traditionnelles les plus adaptées à l’émergence de leur ordre naturel. Hayek en conclut que l’ordre social est « catallactique », qu’il est issu des seuls échanges entre les individus.

C’est comme ça que les ultra-libéraux conçoivent la société civile, comme parvenant, par essais et erreurs, à des « procédures » qui rendent possible un « ordre spontané ». L’État ne légifère de manière légitime que lorsqu’il s’agit de soutenir par la loi cet ordre spontané, en déréglementant, en assurant la libre concurrence. Par exemple, il légifère à bon droit quand il s’agit d’en finir avec les services publics, qui sont vus comme des monopoles d’État.

« La société civile au pouvoir », c’est le refus d’un État politiquement actif, qui légifère pour prélever et redistribuer les richesses, ou pour corriger les inégalités, mais ce n’est pas le refus de l’État tout court. L’ultra-libéralisme n’est pas incompatible avec un État fort, voire répressif, parce que l’État fort peut être un outil extrêmement puissant pour imposer la dérégulation, et on peut avoir besoin de ce moment historique transitoire pour parvenir à cette société civile dite « libre ». L’État est alors l’outil le plus à même d’organiser son propre déclin.

« L’ultra-libéralisme pousse tout un chacun à croire en une espèce de légèreté apolitique de son être, comme si nous n’avions pas à nous battre pour construire politiquement notre liberté. »

Vous avez évoqué l’État de droit et la société civile. Qu’en est-il de la représentation de l’homme dans ce « nouveau monde » défini par l’ultra-libéralisme ?

Très tôt, dès les années 1970, l’ultra-libéralisme promeut la fiction idéologique d’un « nouvel homme ». C’est un appel à la conversion, analogue à ce qu’on trouve chez Saint Paul, aux premiers temps du christianisme, quand il appelle à « se revêtir de l’homme nouveau » pour faire mourir « l’homme ancien ». Dans la doxa ultra-libérale, ce qui doit être renvoyé au passé, c’est la figure du citoyen, qui est une part du corps politique. L’individu, qui est à lui-même une totalité, un « self made man », doit lui succéder.

Le « nouvel homme » est alors décrit comme un être essentiellement jeune, qui se définit par son inappartenance radicale : il n’est pas du vieux monde ; il n’est d’aucun corps politique, d’aucun parti ou syndicat. Il ne s’inscrit pas dans le monde du travail, mais dans le monde de l’entreprise. Plus tard, on théorisera l’idée qu’il doit être un auto-entrepreneur ou un travailleur indépendant, un homme dont la force, la puissance, s’exprime « librement ». Il est réputé ne rien devoir à la cité, celle-ci lui étant au contraire redevable, au motif qu’il est un « créateur de richesses ».

En quoi la montée en puissance de ce nouvel homme s’accompagne-t-elle du refoulement de l’homme-citoyen ?

Nous apprenons à désirer être ce nouvel homme, cet individu-île, prétendument libre. J’y vois le refoulement historique de la définition citoyenne de l’homme. L’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen affirme en effet que nous naissons « libres et égaux en droits ». Cela implique que les droits se construisent politiquement et juridiquement. La cité fait de l’homme le point d’imputation de droits subjectifs construits pour lui. L’ultra-libéralisme, à l’inverse, affirme que nous naissons libres de droit, c’est-à-dire par nature, sans construction politique.

En cinquante ans, on a perdu de vue le sens de la phrase révolutionnaire. Par exemple, le mot d’ordre des féministes des années 1970, « mon corps m’appartient », est aujourd’hui mal interprété. Ce mot d’ordre ne veut pas dire que le corps des femmes leur appartient, qu’elles en sont propriétaires et en disposent comme d’un capital. Il signifie – ou signifiait – que l’État doit leur construire un corps, leur restituer un corps de plein droit, le corps de la personne qui existe par et dans le droit et grâce auquel il n’y aura pas de mise sous tutelle. C’est une revendication politique, un appel à ce que la loi change, à ce que la cité travaille sur elle-même et transforme la condition de la femme par l’art juridique.

L’image du nouvel homme prônée par l’ultra-libéralisme pousse tout un chacun à croire qu’il s’appartient, que son corps lui appartient par nature. Il y aurait ainsi chez l’individu une espèce de légèreté apolitique de son être, comme si nous n’avions pas à nous battre pour construire politiquement notre liberté.

« L’ultra-libéralisme fait flamber la guerre des générations pour mieux détourner nos regards du véritable enjeu, qui est la production d’une impuissance collective par le délaissement du politique. »

La compréhension de cette production en masse d’un homme apolitique par l’ultra-libéralisme est-elle le premier pas pour nous affranchir de notre impuissance collective ?

C’est le propos central de mon livre. Nous n’avons pas affaire à une dépolitisation qui serait le fruit d’un simple désintérêt subjectif ou qui viendrait du désinvestissement d’une génération. Nous vivons depuis cinquante ans un processus historique de manufacture de l’homme apolitique, dont l’homme contemporain est le produit fini. Cet homme, qui jouit d’une chimérique liberté post-politique, est nécessaire au développement de l’ultra-libéralisme. Il s’agit de lui faire croire que la liberté augmente à mesure que l’on se désengage, que l’on se désaffilie, et de l’inciter à vouloir être un « gagnant » du grand jeu de société hayékien.

Comprendre qu’on n’est pas spontanément apolitique, que ce n’est pas un libre choix est donc crucial. Cela permet de mettre à distance le désir d’être un ayant-part ou un actionnaire du nouveau régime, plutôt qu’un homme d’action. Cela permet aussi de sortir de l’humiliation liée à notre inaction et de mettre fin à la haine de soi qui en résulte. Ce sentiment est très présent parmi les jeunes, notamment chez les étudiants à qui je donne cours année après année. Ils ont été, comme nous tous, divertis, progressivement distraits de l’action politique par les décennies d’ultra-libéralisme que nos sociétés ont subies. Ils ont envie d’agir, mais se trouvent démunis. Ils identifient les générations précédentes comme celles qui ont laissé faire les grandes destructions environnementales.

L’ultra-libéralisme fait flamber la guerre des générations pour mieux détourner nos regards du véritable enjeu, qui est l’atomisation des peuples, la production d’une impuissance collective par le délaissement du politique. Aujourd’hui, la question n’est pas d’opposer les intérêts d’une génération à une autre – les luttes sociales aux luttes écologiques par exemple – mais de savoir comment on peut passer de l’atome à la structure, et de l’individu à la conscience collective, pour se remettre à agir.

Quelles peuvent être les pistes à explorer pour retrouver une capacité d’action politique ?

L’histoire du XXe siècle offre beaucoup de pistes. Et c’est pourquoi il faut retisser, de génération à génération, le fil de la mémoire, partager de nouveau le récit des grandes luttes. Aux débuts du féminisme universaliste, par exemple, les femmes sont dans la même situation que celle dans laquelle nous nous trouvons tous aujourd’hui : elles sont recluses dans la maisonnée, enfermées dans l’espace privé ; elles sont interdites d’espace public, et ne peuvent investir l’agora. Elles sont esseulées, invisibles les unes aux autres, et ne savent pas qu’elles vivent une même condition. Or, en l’espace de moins d’un siècle, ces mêmes femmes ont pris conscience de leur appartenance à une classe, la classe des femmes. Et cette conscience est en train de s’internationaliser. Il est donc possible de passer de la conscience esseulée à une conscience politique.

Je travaille actuellement sur un autre livre qui constituera en quelque sorte la suite de la Manufacture de l’homme apolitique. Il s’agit de réfléchir à ce désir de Retour au politique, et plus concrètement, aux chemins que pourrait emprunter ce désir dans la conjoncture historique actuelle. Il faut partir de certains faits indéniables : l’atomisation des peuples, le refoulement de l’idée d’appartenance au corps politique, l’inconscience d’appartenir à des classes sociales. Il me semble néanmoins incontestable que s’éveille aujourd’hui un puissant désir d’agir. Ce désir est encore démuni ; il prend corps dans des individus esseulés, reclus derrière des écrans ; il n’est pas politiquement cultivé.

Il y a de surcroît une amnésie collective, entretenue par l’ultra-libéralisme, qui cultive le temps immédiat et produit le refoulement de l’histoire, emportant dans un flux d’images l’histoire de l’État de droit et des luttes sociales. La situation est donc difficile. Mais si le désir peut trouver les chemins de l’action, le retour au politique peut aujourd’hui avoir lieu. La nécessité écologique nous y pousse, et c’est une nécessité réelle qui s’oppose à la fiction de la Nécessité économique.

Les années à venir peuvent être celles d’une grande réflexion collective sur les modalités de ce retour au politique ; c’est par cette réflexion collective que nous pourrons sortir du magma de colère actuel.

Propos recueillis par Laurent Ottavi.

Photo d'ouverture : Emmanuel Macron assiste au 84e anniversaire de l'appel à la résistance du général de Gaulle, au mémorial du Mont-Valérien à Suresnes, le 18 juin 2024. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)

Cet article est gratuit grâce aux contributions des abonnés !
Pour nous soutenir et avoir accès à tous les contenus, c'est par ici :

S’abonner
Accès illimité au site à partir de 1€
Des analyses graphiques pour prendre du recul sur les grands sujets de l’actualité
Des chroniques et des interviews de personnalités publiques trop peu entendues
Des synthèses d’ouvrages dans notre bibliothèque d’autodéfense intellectuelle
Et bien plus encore....

Déjà abonné ? Connectez-vous