L’épopée nazie est probablement l’une des périodes historiques qui a fait couler le plus d’encre et, comme tout sujet rebattu, une véritable mythologie s’est construite autour du phénomène. Par ce processus de mystification, le nazisme a été rangé dans les affaires closes et enterrées. Dans le dernier ouvrage qu’il fait paraître aux côtés de Christian Ingrao et Nicolas Patin, Le monde nazi. 1919-1945 (Tallandier, 2024), l’historien Johann Chapoutot déconstruit cette mythologie et nous ouvre les yeux sur ce qui rattache le nazisme à notre modernité.
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Flore Bosq (Élucid) : Dans notre imaginaire, la victoire des nazis serait le fait d’un seul homme, Adolf Hitler, qui, dans un élan de folie, serait parvenu à convaincre les masses de voter pour lui. Pourquoi est-ce plus compliqué que cela ? Quel rôle les élites, d’une part, et les libéraux, d’autre part, ont-ils joué dans cette prise de pouvoir ?
Johann Chapoutot : La focalisation sur la personne d’Hitler permet de simplifier à l’extrême ce qui est en fait très complexe. L’arrivée au pouvoir d’Hitler a joué un rôle important dans la structuration du phénomène nazi, mais elle était entièrement conditionnée par des forces et des structures qui lui préexistaient, voire qui la dominaient. En l'occurrence, son accession au pouvoir a été largement voulue par les élites patrimoniales de cette époque, à savoir les grands agrariens, les propriétaires terriens, les acteurs de l’industrie lourde et de la banque, regroupés autour de ce qu’on appelle le « Mittelbau ». Cette structure de PME, qui est encore aujourd’hui importante en Allemagne, a très tôt pris parti pour les nazis, dès la seconde moitié des années 1920.
Ce sont donc les possédants qui ont voulu l’arrivée d’Hitler au pouvoir et ils l'ont obtenue grâce au soutien des dirigeants politiques de cette époque, les libéraux autoritaires, qui étaient peu démocrates d’un point de vue politique et radicalement libéraux d’un point de vue économique. Ils estimaient en effet que la seule manière de se maintenir au pouvoir était de faire alliance avec les nazis. On retrouve d’ailleurs un phénomène similaire en Italie quand, en 1922, les libéraux mettent les fascistes au pouvoir pour que les grands propriétaires terriens et les industriels se débarrassent des syndicalistes, des communistes et des socialistes qui occupaient leurs terres ou leurs usines. En cela, effectivement, la situation est complexe à démêler et il paraît plus simple de l’expliquer par le génie ou la folie d’un homme.
On a insisté, dans le livre, sur le rôle des élites patrimoniales dans la prise de pouvoir par les nazis parce que, d’une part, c’est ce qu'il s’est vraiment produit, et d’autre part, parce que cette analyse a été un peu arasée dans l’espace public. J'ai pu m’en rendre compte en voyant ce qui était écrit aujourd’hui dans les manuels scolaires.
On a perdu de vue cette dynamique qui a mené les nazis au pouvoir, peut-être parce qu'on a mis de côté le matérialisme historique – pour employer un gros mot, le marxisme. Cette vision de l’Histoire, qui rapporte les évènements historiques à la volonté de servir des intérêts de classes, est pourtant opérante analytiquement dans un très grand nombre de situations.
Élucid : On entend souvent dire qu’Hitler a pris le pouvoir parce qu’il a convaincu le « peuple » de voter pour lui. Que pensez-vous de cette interprétation ? La population allemande a-t-elle véritablement adhéré aux idées nazies ?
Johann Chapoutot : La population allemande a joué un rôle dans l’accession des nazis au pouvoir dans la mesure où elle a participé à de très nombreux scrutins électoraux. En l’espace d’un an, entre 1932 et 1933, les Allemands ont été appelés au moins cinq fois aux urnes et, pendant un moment, on observe une poussée en faveur des nazis. Cependant, entre le printemps et l’été 1932, le parti atteint un plafond qui ne sera jamais dépassé dans des conditions normales : entre les législatives de juillet 1932 et celles de novembre, après dissolution, les nazis perdent deux millions de voix, 4 points et une trentaine de députés. Les scrutins locaux (Länder, cantons, communes) sont encore plus préoccupants pour le NSDAP. Même dans des villes conquises depuis longtemps par les nazis, comme la ville ô combien symbolique de Weimar, les nazis s’effondrent de 35 points en décembre 1932, au point que Goebbels, Hitler et toute la hiérarchie du parti sont pris de panique. Et c'est précisément à ce moment-là qu’Hitler est mis au pouvoir. Les Allemands ont donc, dans une certaine mesure, participé à la victoire des nazis, mais l’arrêt brutal de leur progression électorale à l’automne 1932 montre que la population n’a pas joué le rôle qu’on lui attribue généralement – c’est-à-dire « élire » les nazis, les mettre au pouvoir.
Il faut, enfin, différencier les électeurs selon la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Contrairement à ce que certains mythes peuvent colporter, les chômeurs et les ouvriers n’ont pas voté aussi massivement qu’on le croit pour les nazis. Ce sont surtout les petits bourgeois, les classes intermédiaires épouvantées par la perspective d’un déclassement social, qui ont voté pour le parti à la croix gammée.
Certains, comme Marcel Gauchet, interprètent l’avènement du nazisme à l’aune du désenchantement ou de la « démagification » du monde. L’idéologie nazie aurait ainsi remplacé les grandes religions en désuétude pour jouer le rôle de nouvelles « religions séculières ». Que pensez-vous de cette analyse ? Peut-on comparer des croyances qui ont structuré l’humanité pendant des milliers d’années avec un système politique et idéologique qui aurait péri après quelques décennies ?
Je pense que c'est très pertinent, effectivement. Le reflux de ce système de réassurance et d’herméneutique – c’est-à-dire d’interprétation du réel – qu’était le christianisme ou, plus précisément, le providentialisme chrétien, a ouvert une béance qui a été comblée par d’autres types de récits, dont font partie le communisme et le nazisme. Ces nouvelles « cultures politiques » ou « visions du monde » répondent à des questions existentielles que les « doctrines » traditionnelles du XIXe siècle ne prenaient pas en compte. Les libéraux classiques, par exemple, n’avaient cure du sens de la vie.
Il faut aussi replacer l’avènement du nazisme dans le contexte très particulier de l’Allemagne du début du XXe siècle. Après une période d’hypermodernisation entre 1871 et 1914, le pays doit faire le deuil des 2,5 millions de morts de la Grande Guerre. Dans un monde où Dieu a tendance à disparaître, le nazisme aide les populations à accepter la perte de leurs oncles, cousins, pères et frères ; et plus encore, il donne un sens à leur sacrifice. Enfin, en donnant sens à toute l’histoire, les nazis expliquent aux Allemands la cause du malheur qu’ils croient vivre depuis des millénaires.
La dimension eschatologique du nazisme vous fait d’ailleurs préférer les mots « vision du monde » ou « culture nazie » plutôt qu’« idéologie ». Pouvez-vous expliquer cette nuance terminologique ?
Effectivement, le terme d’« idéologie » revient souvent dans l’usage public pour répudier un adversaire et l’accuser de superficialité. Or, notre démarche n’est pas de conjurer, mais de retracer la cartographie mentale des acteurs du nazisme. On préfère donc parler de « culture nazie » parce que c’est le mot de l’époque – « Weltanschauung » signifie littéralement « vision du monde » – et qu’il désigne très adéquatement ce dont il s’agit : c’est-à-dire, une manière de vivre le monde, de s'y inscrire par son corps, par son intelligence, par son action, d’y investir un sens transcendant le caractère périssable de l’individu – caractère dont l’expérience de la mort de masse de la Grande Guerre, pour les soldats comme pour les civils, a rappelé la prégnance.
Comme vous l’expliquez très clairement dans votre livre, les nazis n’ont rien inventé. L’antisémitisme, le darwinisme social, le racisme, le nationalisme ou l’impérialisme étaient des idées déjà bien implantées en Occident, et ce depuis le XIXe siècle au moins. Quelle est donc l’originalité du nazisme, si tant est qu’elle existe ?
Votre question pose celle d’une dialectique entre le texte et le contexte. Le texte nazi est très banal dans la mesure où ses idées structurantes – l’impérialisme, l’antisémitisme, le darwinisme social, l’eugénisme, le capitalisme, le nationalisme et le racisme – se trouvent un peu partout en Occident à cette époque. Mais la mise en pratique de ces idées par les nazis est inédite. Ils en adoptent toujours la version la plus radicale parce qu’ils s’inscrivent dans une conception angoissée du temps. Pour eux, le temps joue contre l’Allemagne, contre la race germanique qui est en train de s’étioler, d’être submergée, voire de disparaître. Pour desserrer l’étau de cette asphyxie progressive de la race germanique, il faut donc réagir avec énergie, rapidité, violence et brutalité.
Dans le vocabulaire allemand de l’époque, ce contexte obsidional se traduit par un mot utilisé de manière récurrente par les nazis, « die Not », un petit mot redoutable de polysémie : die Not, c’est à la fois la détresse (en mer, on parle de Seenot, par exemple), l’urgence (dictée par cette détresse : il faut se porter rapidement au secours de celui qui se noie) mais aussi la nécessité (juridique ou morale : Not kennt kein Gebot, dit l’allemand pour dire « nécessité fait loi ») – une nécessité dictée par la détresse et l’urgence (on ne va pas forcément respecter le règlement de la baignade pour aller secourir le naufragé). Cet état d’urgence implique une nécessité à la fois juridique, morale et pratique. Les nazis sont persuadés que les tueries qu’ils commettent sont absolument nécessaires. Par exemple, le meurtre d’enfants au bord d'une fosse, en Lituanie, est à leurs yeux inévitable : un enfant juif est avant tout un juif, qui grandira s’il n’est pas assassiné. Le nazisme, c’est donc la rencontre entre un texte largement occidental et un contexte très allemand.
Depuis les travaux d'Hannah Arendt, il est devenu courant de mettre le nazisme, le fascisme et le stalinisme sur le même plan. Pourquoi a-t-on voulu regrouper ces trois régimes politiques sous le prisme du totalitarisme et quel en est le risque ?
En utilisant le terme « totalitarisme », Hannah Arendt voulait probablement nommer ce qui apparaissait comme peu saisissable par les typologies habituelles de la philosophie politique. Les catégories aristotéliciennes étaient devenues inopérantes pour qualifier ce qu'il s’était passé dans l’URSS stalinienne, le fascisme mussolinien et le nazisme allemand. La notion de totalitarisme a aussi été utilisée dans le contexte de la Guerre froide, à un moment où les universités américaines avaient tout intérêt à mettre sur un pied d’égalité le fascisme, le nazisme et le stalinisme pour mieux disqualifier l’URSS.
Il s’agit pourtant d’une entorse à la compréhension historique, car bien des éléments de ce qu’on appelle le « totalitarisme » ne s’appliquent pas au nazisme. Par exemple, les nazis ne voulaient ni d’un homme nouveau ni d’un État puissant et ils répudiaient le terme même de « totalitarisme ». Or, tout historien qui prend au sérieux ses acteurs doit prêter attention à ce qu’ils disent et à ce qu’ils font. Le terme de totalitarisme est intéressant en soi, comme un objet d’étude dans l’historicité de son déploiement tout au long du XXe siècle, notamment, donc, pendant la guerre froide. Mais il est peu heuristique, un lit de Procuste conceptuel, en somme.
Selon vous, le nazisme n’est pas totalitaire parce qu’il est fondamentalement antiétatique. Comment un régime que l’on pourrait qualifier de dictatorial à bien des égards – on pense par exemple au culte du chef – peut-il prôner une fluidité étatique ?
Le chef était effectivement exalté et mis en scène dans toutes les modalités classiques du culte de la personnalité, mais il exerçait essentiellement un rôle d’arbitrage. Le système nazi n’était, de fait, pas structuré par une hiérarchie pyramidale, mais plutôt par une dynamique sociale-darwinienne, spencérienne, de la mise en concurrence. Dans un contexte où toute vie est combat, le principe plébiscité ne peut qu’être celui de l’initiative à la base ou, disons, de l’initiative de terrain.
C’est pourquoi les historiens du social parlent désormais de « dictature de la participation (Beteiligungsdiktatur) ». Quand on regarde les effectifs dérisoires de la police politique, on comprend que la population n’a pas été contrainte uniquement par la force pure. Les quelque 8000 agents de la Gestapo n’ont pas pu tenir à eux seuls les 80 millions d’Allemands. Il fallait que la population consente, voire adhère au régime.
Les nazis ont alors eu recours à ce que Götz Aly appelle l’« achat du consentement ». Il peut être symbolique, quand on vous dit que vous êtes le meilleur et que vous faites partie de la race élue. Il peut aussi être substantiel, quand on vous donne des avantages concrets et matériels. Si vous êtes allemand, de bonne race, de confession non-juive, et que vous vous comportez sans hostilité envers le nouveau régime, tout se passe très bien pour vous. Grâce à leur politique de spoliation, puis de prédation généralisée à l’échelle du continent, les nazis ont donc eu les moyens d’acheter tous ces Allemands traumatisés par la pauvreté dans laquelle ils ont pu être plongés après la Première Guerre mondiale, l’hyperinflation et la Grande crise.
La réduction de l’État à un organisme technicopratique voulue par les nazis, leur désir d’encourager l’initiative individuelle et la compétitivité par la « flexibilité des méthodes » selon des principes socio-darwinistes, sont autant d’idées que l’on retrouve chez les néolibéraux, qui étaient pourtant largement opposés au nazisme. Comment interprétez-vous ce paradoxe ?
Oui, les néolibéraux allemands, qu’on appelle les « ordolibéraux », étaient opposés au nazisme, principalement parce qu’ils craignaient que le régime mette en œuvre un dirigisme économique de type stalinien – ce qui ne devait pas s’avérer. Ce ne sont pas pour autant des grands démocrates. Tout régime, qu’il soit autoritaire ou démocratique, est pour eux le bienvenu tant qu’il permet la prospérité et le bon fonctionnement de la machine économique au profit des élites patrimoniales. Mieux vaut, donc, la dictature militaire instaurée au Chili par Pinochet que les socialistes qu’ils ont éliminés par un coup d’État sanglant soutenu par les Etats-Unis du président Nixon. Dans cette mesure, tout ce qui est d’extrême droite est accueilli avec bienveillance – pour peu que le régime respecte les acteurs de l’économie.
Encore aujourd’hui, les néolibéraux instrumentalisent l’histoire du nazisme pour légitimer des partis qui défendent leurs intérêts. Dans un dialogue récent avec Alice Weidel, tête de liste du parti allemand d’extrême droite AfD, Elon Musk a par exemple déclaré qu’Hitler n’avait jamais été d’extrême droite et qu’il était même socialiste, voire communiste ! Un tel révisionnisme historique est effarant et repose sur une mauvaise foi épouvantable, mais il n’a rien d’étonnant compte tenu du contexte électoral de l’Allemagne. Musk veut montrer que l’extrême droite allemande actuelle n’a rien à voir avec les nazis, alors que l’imaginaire du Troisième Reich est de fait omniprésent dans les rangs de l’AfD. Mais, comme il vient de le déclarer lors d’un meeting de l’AfD, il faut en finir avec les vieilles lunes de l’histoire et de la mémoire pour avancer… sans doute son récent bras tendu, dans un salut nazi évident, indique-t-il la direction de ce progrès et la route vers Mars…
L’exemple de la France est, à ce sujet, paradigmatique. L’élite macroniste, et je le dis depuis 2016, est très proche de l’extrême droite. Ce sont, de fait, des libéraux autoritaires, modérément démocrates, qui dissertent sur la figure du roi aux fêtes de Jeanne d’Arc, paradent au Puy du Fou, reprennent à leur compte tous les marqueurs sémantiques du RN (« islamo-gauchisme », « submersion migratoire »…) dans un faux duel censé pérenniser le pouvoir du « centre », qui est plutôt un vrai duo entre extrême centre et extrême droite.
Comme vous l’aviez déjà montré dans vos travaux précédents – je pense notamment à Libres d’obéir (2020) – certains nazis se sont reconvertis après 1945 dans le management, d’autres dans la haute fonction publique. Comment d’anciens SS sont-ils parvenus à si bien s’intégrer à la société d’après-guerre, que l’on considère pourtant comme diamétralement opposée à la dictature nazie ?
À l’Est, le ménage est net, pour des raisons d’incompatibilité idéologique évidentes et parce que les élites de la RDA sont des communistes qui ont eu à souffrir du nazisme dans les années 30. À l’Ouest, en revanche, une partie des nazis est recyclée pour combattre le communisme dans un contexte de Guerre froide. La France a par exemple enrôlé des milliers de Waffen-SS au sein de la Légion étrangère pour lutter contre les communistes durant la guerre d’Indochine.
Dans Libres d’obéir, j’avais isolé une des figures de cette reconversion réussie des anciens cadres nazis, Reinhard Höhn, ancien général de la SS qui finit par se reconvertir dans le consulting patronal. Il crée une école de commerce en 1956, dans laquelle 700 000 cadres seront formés, et il élabore un système managérial qui deviendra le modèle standard dans l’Allemagne dite du miracle économique, des années 1950-1980. Or, les idées qu’il développe après la guerre ne sont pas différentes de celles auxquelles il réfléchissait dans les années 1930. Il s’inscrit dans le combat contre le communisme, il entend dépasser l’idée de la lutte des classes et il prône un management libéral qui s’appuie sur un modèle de délégation des responsabilités.
L’une des caractéristiques du nazisme – mais probablement de toutes les « cultures politiques » – réside dans la croyance qu’il n’existe qu’une seule vérité, la sienne. Pensez-vous que nous sommes aujourd’hui sortis de ce rapport à la vérité ?
Le caractère définitoire d’une culture politique réside effectivement dans sa volonté d’interpréter tout le réel et de postuler sa vérité. C’est aussi sa force. De ce point de vue, nous ne sommes pas sortis du modèle prôné par les anciennes cultures politiques.
En revanche, les grands récits dominants ont aujourd’hui disparu. Du fait de la transformation de la structuration de l’information, de la diversification des offres cognitives en partie induite par les réseaux sociaux, l’apparition d’une pensée monolithe comme celle qu’avaient les nazis semble plus difficilement envisageable. La notion même d’autorité et d’auteur est dissoute du fait de la multiplication des acteurs, des locuteurs et des émetteurs – et ce malgré la volonté d’hégémonie de personnages de la « Tech » – ou, plus exactement, du technofascisme contemporain.
La comparaison de notre époque avec la situation des années 1930 est de plus en plus récurrente. Le déclin économique, la perte de confiance et la « montée des extrêmes » sont les points de comparaison les plus emblématiques. Qu’en pensez-vous ?
Je fais précisément paraître un livre, le 6 février prochain, qui s’intitule Les Irresponsables et qui est une relecture des années 1930-1933. Je me suis rendu compte, à cette occasion, que le parallèle avec notre époque, les rapprochements entre les libéraux autoritaires d’hier et d’aujourd’hui, sont plus nombreux que je ne le pensais. Refus de prendre acte du résultat des élections, dissolutions ratées, politique de l’offre, infatuation des libéraux autoritaires, présidentialisation du régime… les parallèles affluent de toutes parts et constituent un réel avertissement au présent.
Propos recueillis par Flore Bosq.
Photo d'ouverture : Jeux Olympiques de Berlin, 1936 - Documentaire « Les Jeux d’Hitler. Berlin 1936 », Jérôme Prieur
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