Un peu plus d’une dizaine d’années après le Printemps arabe et la promesse d’un avenir démocratique, c’est la contre-révolution et l’autoritarisme qui semblent avoir triomphé partout dans le monde arabe – quand ce ne sont pas les attaques israéliennes ou la fragmentation. Au Maghreb, les pouvoirs en place se raidissent, au détriment des libertés, de la souveraineté populaire et de toute intégration régionale.
La démocratie n’a plus le vent en poupe. On lui préfère volontiers la sacro-sainte « stabilité » ; qu’il s’agisse de la « stabilité des institutions » qui justifie la formation en France d’un gouvernement qui ne reflète en rien le résultat des dernières législatives, ou de la « stabilité » face au « chaos » et aux « complots » de l’autre côté de la Méditerranée. Après l’euphorie du Printemps arabe en 2011, différentes machines contre-révolutionnaires se sont mises en place dans des contextes politiques et géopolitiques précis.
En Tunisie, où tout a commencé, la révolution a abouti à la chute de la dictature de Ben Ali et à une démocratie parlementaire dominée par les islamistes d’Ennahdha. Fruit d’un compromis entre partisans d’un régime parlementaire et adeptes du présidentialisme, la constitution de 2014 est jugée exemplaire à l’échelle du monde arabe. En Libye, la rébellion contre Kadhafi se transforme en une opération militaire internationale – menée par l’Alliance atlantique – qui aboutit à la chute du régime. Au Maroc, telle la « Charte octroyée » par Louis XVIII en 1814, la monarchie concède une nouvelle constitution – qui rééquilibre les pouvoirs en faveur du gouvernement, responsable devant le parlement – dès l’été 2011. Enfin, en Algérie, la contestation populaire est rapidement réprimée, tandis que la méfiance à l’égard du Printemps arabe et les lectures complotistes priment. Le régime restera figé encore une décennie.
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