La nouvelle est passée plutôt inaperçue. Mi-novembre 2024, un consortium de 11 entreprises françaises a racheté l’ESJ Paris, parmi lesquelles La Compagnie de l’Odet, La Financière Agache, CMA Média ou Koodenvoi, comme l’a communiqué la direction de « la plus vieille école de journalisme au monde ». Traduction : les fameux Bolloré, Dassault, Arnault et autres Saadé détiennent à la fois le pouvoir financier, a fortiori le pouvoir politique, mais aussi le pouvoir médiatique puisqu’ils ont tous le point commun d’être des milliardaires propriétaires de grands médias français (Canal +, C8, Europe 1, le JDD, Les Échos, Le Parisien, La Croix, BFM, RMC, Le Figaro, etc.). A priori concurrents, ils s’affichent ici unis pour un combat idéologique qui consiste à répandre les valeurs du catholicisme extrémiste dans les médias français.
C’est une nouvelle étape terrifiante dans la dérive médiatique française. Mi-novembre 2024, l’ESJ (école supérieure de journalisme) Paris a soudainement annoncé, dans un communiqué de presse, son rachat par « plusieurs entreprises françaises issues du secteur médiatique et entrepreneurial », grâce auxquelles l’école va pouvoir « renforcer sa position de référence dans le domaine de l’enseignement journalistique ». Et d’ajouter : « en particulier en économie ». Le projet consiste à « transformer l’ESJ Paris en un véritable laboratoire d’excellence pour les talents journalistiques de demain ».
C’est alors que le communiqué détaille : « Les entreprises françaises qui ont accepté de participer au renforcement de l’ESJ sont notamment la Financière Agache, Groupe Bayard Presse, Koodenvoi, Spes, CMA Média, Stanislas et Godefroy de Bentzmann, Watchers&co, Pierre Gattaz, Financière de La Lance, TSV Immobilier et la Compagnie de l’Odet », étalant ainsi une liste de personnes physiques et morales dont les noms, assez flous pour le grand public, ne permettent pas forcément de réaliser, de prime abord, ce qu’elle représente réellement d’un point de vue médiatique, et donc politique (au sens noble) et démocratique.
Activation du décrypteur Élucid
Prenons ce communiqué de presse comme un cas d’école. C’est le cas de le dire… En bon réflexe de journaliste, il s’agit, comme pour tout communiqué de presse provenant de n’importe quelle entité, publique ou privée (et même bien sûr associative), de commencer par comprendre les faits, et de se défaire des éventuelles entourloupes communicationnelles.
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