Les GAFAM et le cloud : faire face à l'hégémonie américaine

La dernière parution de l’Institut Choiseul, « Favoriser l’adoption du Cloud en France», aboutit à une conclusion singulière. Pour développer au mieux l’informatique du nuage dans notre pays, les trois co-auteurs – C. Saint-Étienne, H. Védrine et A. Portuese -, estiment, qu’en l’état actuel des choses, la France aurait tout intérêt à s’en remettre aux géants américains du secteur, plutôt que de chercher à développer son autonomie dans ce domaine.

Leur raisonnement, pour nuancé qu’il soit par certains de ses aspects – il ne s’agit pas non plus d’offrir un blanc-seing au GAFAM -, s’inscrit toutefois dans le cadre conceptuel d’un paradigme finissant, celui du néolibéralisme.

Aussi leur démonstration a-t-elle quelque chose de daté qui lui laisse peu de chances, fort heureusement, d’être entendue : le temps où l’économique devait l’emporter inconditionnellement sur le politique, où le marché était révéré et l’État contesté, où le court terme l’emportait sur les autres horizons temporels, ce temps-là, s’il n’est pas encore révolu, s’estompe à une allure que la crise sanitaire a encore contribué à accélérer.

Des convictions dépassées au service d’un secteur d’avenir

L’informatique en nuage désigne « l’utilisation de la mémoire et des capacités de calcul des ordinateurs et des serveurs répartis dans le monde entier et liés par un réseau ». Elle ne saurait se réduire à ses capacités de stockage, puisqu’elle est en outre caractérisée par une puissance de calcul des données de masse tout à fait hors du commun, et qu’elle propose à ses utilisateurs une vaste gamme d’applications performantes en perpétuelle extension.