Les chiffres et les dispositifs d’évaluation se sont introduits jusque dans le grain le plus ténu de l’existence. Le psychanalyste Roland Gori, professeur honoraire de psychopathologie clinique à l’université d’Aix-Marseille, auteur en 2022 de La Fabrique de nos servitudes (Les liens qui libèrent), décrit les conséquences du capitalisme, devenu néolibéral et mondialisé, sur les individus et la démocratie. Il réfléchit également à une utopie, au sens positif du terme, qui serait vectrice d’un chemin d’émancipation.
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Laurent Ottavi (Élucid) : Vous attachez une grande importance aux citations, ce qui n’est pas très répandu aujourd’hui, où l’on privilégie le recours aux chiffres et aux dispositifs d’évaluation. Serait-ce le signe d’un manque d’humilité de notre part ?
Roland Gori : Les auteurs auxquels je me réfère ne constituent pas pour moi des autorités, mais des compagnons de vérité. La citation est une manière de leur rendre hommage et de reconnaître ma dette à leur égard dans l’élaboration de mes propres hypothèses et théorisations. Le rejet actuel des citations provient à mon sens d’un déni quasi anthropologique de ce que les humains se doivent les uns aux autres. Notre civilisation est plus une civilisation du plagiat qu’une culture humaniste et solidariste consciente de la dette sociale que nous contractons dès notre naissance et tout au long de notre vie. Que les plagiaires reconnus puissent encore publier est tout de même le symptôme d’une drôle de décadence morale de notre civilisation.
Les nouvelles technologies, la culture numérique par l’usage du « copier/coller » qu’elle facilite, par l’anonymat qu’elle rend possible, par l’hypertexte que cette écriture affectionne, induit une perte des sources et des noms des auteurs. Ce qui favorise le plagiat. Mais au-delà de l’impact de la technique, c’est tout un rapport à la culpabilité et à la liberté qui se manifeste dans ce symptôme. Les cas de fraude, d’imposture, de tricheries diverses et variées (1), attestent d’un déclin de l’éthique et du respect du travail de l’autre, déclin d’une exigence morale de reconnaissance de l’autre et du fruit de son travail. Ce déclin affecte l’éthique des pratiques politiques nécessaires à la démocratie et au vivre ensemble.
Si l’on veut bien admettre que le lien social repose sur la dette et la culpabilité, lesquelles façonnent les engagements de chacun par rapport à tous, la démocratie, elle, se révèle comme un régime particulier de traitement de ces obligations réciproques. De tous les régimes politiques, la démocratie détient la particularité de redistribuer à égalité la culpabilité des uns envers les autres, et ce faisant, de leur attribuer les mêmes droits, les mêmes responsabilités, la même dignité dans la conduite des affaires publiques.
« L’opposition d’arguments contradictoires a cédé la place à des chiffres qui influencent et manipulent les citoyens, invités à se soumettre à une idéologie positiviste et utilitaire, et à considérer les humains comme des marchandises. »
Élucid : Comment expliquez-vous que les chiffres, pas toujours très fiables d’ailleurs, et les dispositifs d’évaluation aient remplacé les citations ?
Roland Gori : Nous sommes dans une société où « la conduite des conduites » dont parlait Michel Foucault, c’est-à-dire la politique, procède d’un pilotage par les chiffres. Or, le démographe Alfred Sauvy disait bien qu’ils « sont des êtres fragiles qui, à force d’être torturés, finissent par avouer ce qu’on veut leur faire dire ». L’opposition d’arguments contradictoires a ainsi cédé la place à des chiffres qui influencent et manipulent les citoyens, invités à se soumettre à une idéologie positiviste et utilitaire qui invite à traiter les humains comme des choses, comme des marchandises. Notre civilisation des mœurs procède également, et ce dans le grain le plus ténu de nos existences quotidiennes, de dispositifs d’évaluation qui, pour la plupart, sont des fabriques d’imposteurs et de conformistes.
La valeur des métiers est censée être donnée par des indicateurs quantitatifs de performance (la tarification à l’acte à l’hôpital, l’audimat pour le journalisme, les impact factors dans la recherche) qui font l’impasse sur le sens et sur la valeur substantielle des actes eu égard à la finalité de ces métiers, et donnent, là aussi, des ordres sans en avoir l’air. Le domaine professionnel est particulièrement concerné, puisque le métier, comme le disait Hannah Arendt, est l’organisateur social de notre société, d’où la souffrance extrême de travailleurs sans travail dans une société organisée par le travail et la production. Nous comptons par exemple nos nombres de matchs sur les sites de rencontre et nous regardons sur Amazon le classement des livres par rapport aux chiffres de ventes, tout comme le font certains éditeurs qui se dispensent de la sorte de lire les manuscrits des auteurs qui leur soumettent des textes.
Nous avons au final exclu la réflexion, le récit, la parole et la narration et nous avons oublié la loi de Goodhart qui dit que : « lorsqu’une mesure devient une cible, elle cesse d’être une bonne mesure ». Reformulée par Robert Lucas, cette loi précise que : « toute régularité statistique observée devient fausse si une pression est exercée sur elle à des fins de contrôle ». Par exemple, les experts se sont aperçus que les services hospitaliers qui luttaient le plus efficacement contre les maladies nosocomiales, les maladies attrapées à l’hôpital, étaient bien souvent les services qui consommaient le plus de solutions hydroalcooliques.
C’est une photographie de l’état des lieux très intéressant, même si on aurait pu s’en douter. Mais, lorsque cette mesure devient un indicateur de qualité de la lutte contre les maladies nosocomiales, une cible à atteindre pour « mériter » une certification, alors l’accroissement de la consommation de solutions hydroalcooliques dans un service, ne signifiera pas forcément une amélioration dans la lutte contre les maladies nosocomiales… mais bien plutôt un indice de conformité, voire de soumission sociale de l’équipe ou de sa capacité à s’adapter à des normes sans avoir à y penser.
« La fraude et l'imposture sont les symptômes sociaux d'une société malade de l'inflation des normes qu'elle impose pour civiliser les citoyens à une politique du chiffre et les convaincre de croire à la religion du marché. »
Les indicateurs quantitatifs de performance nous invitent à « tricher » ou à nous conformer pour atteindre des scores établis par des pseudo-experts qui sont parfois bien éloignés des situations concrètes et existentielles de nos métiers. Le milieu de l’éducation, de la recherche, de l’information, a largement témoigné ces dernières années de ces fraudes et impostures que l’on ne saurait analyser comme relevant simplement de la psychopathologie de ceux qui les commettent. C’est un symptôme social d’une société malade de l’inflation de normes qu’elle impose pour civiliser les citoyens à une politique du chiffre et les convaincre de croire, ou de faire semblant de croire, à une théologie entrepreneuriale, à la religion du marché.
C’est la raison pour laquelle d’ailleurs je préfère parler de stratégies d’imposture : ces stratégies s’avèrent indissociables de l’environnement dont elles émergent, de son maquis de normes, de son fouillis d’indicateurs de toutes sortes. L’imposteur est un martyr du lien social, il témoigne des valeurs d’une époque (2). De Tartuffe à Élisabeth Holmes (cf. la série Dropout), on conçoit que les valeurs ont changé, Tartuffe « singe » les rituels des hommes pieux, Élisabeth Holmes ceux des start up de la Silicon Valley et du « jeunisme ».
Quel lien cette évolution a-t-elle avec le capitalisme ?
Il existe différentes versions du capitalisme. Toutefois, celui-ci a enclenché le mouvement d’une rationalisation numérique du monde d’entrée de jeu. Dès ses origines, il procède d’une lecture numérique du monde, si je puis dire, qui permet de convertir l’ensemble des données sensibles et de données comme la marchandise en chiffres, et donc une conversion monétaire : « il ne faut pas dire qu’une heure [de travail] d’un homme vaut une heure d’un autre homme, mais plutôt qu’un homme d’une heure vaut un autre homme d’une heure. Le temps est tout, l’homme n’est plus rien ; il est tout au plus la carcasse du temps. Il n’y est plus question de la qualité. La quantité seule décide de tout. Heure par heure, journée par journée ».
Un point commun entre le positivisme, dans le domaine des sciences, que l’on pourrait aussi appeler l’objectivisme, et le fond idéologique constitué par le capitalisme peut dès lors être établi : l’interface par le chiffre. « Ce dont les savants n'ont pas conscience, explique le sinologue Jean-François Billeter, c’est que la raison abstraite qu’ils manient avec tant de succès résulte de l’application au monde physique d’une forme d’abstraction qui a son origine dans la relation marchande et qui entretient avec elle un indissoluble lien ».
Dès lors, la civilisation des mœurs, d’abord en Occident, puis au niveau mondial, sera d’implanter autant dans les structures sociales que dans les catégories symboliques qui permettent de penser et de juger, une forme dominante de rationalité : « Nous ne cessons de constater — y compris pour des sphères de conduite de vie qui évoluent (apparemment) indépendamment les unes des autres — que c’est en Occident, et seulement en Occident que se sont développés certains modes de rationalisation » (3) ; et d’autre part que « liée à la rationalisation de la technique et à celle du droit, l’émergence du rationalisme économique fut en effet également tributaire de la capacité et de la disposition des hommes à adopter des formes spécifiques de conduite de vie pratique et rationnelle » (4).
Cette forme de rationalité écrase la rationalité substantielle (les éthiques et les religions), la rationalité systémique (mythes et théories) au profit d’une conversion numérique des données sensibles du vivant et fabrique des stratégies pragmatiques aux dépens des jugements moraux ou des rêves. C’est ce que je nomme une police pratico-formelle des pensées et des actes, c’est-à-dire une rationalité du profit calculé (« pratique ») et juridique (« formelle »).
« Les nouvelles technologies numériques des années 2000 ont ajouté une puissance de calcul considérable et amplifié cette dérive de la religion du marché, en plaçant toujours les citoyens sur des "autoroutes de servitudes". »
La conversion numérique des données sensibles se double-t-elle d’autre chose ?
Le capitalisme met aussi en place ce que Pierre Bourdieu nomme des habitus, des dispositifs poussant à penser ou à agir d’une certaine façon. Au fur et à mesure de la mondialisation, et de la financiarisation qui l’accompagne, se renforce la manière chiffrée de penser l’ensemble des institutions (au niveau de l’éducation, du soin, de l’information et de la culture), transformé dans le sens qui favorise une rationalité numérique et instrumentale des humains. Un pas supplémentaire a été franchi avec le néolibéralisme, appliqué à partir des années 1960 en Amérique du Sud, des années 1970 dans le monde anglo-saxon et de la fin des années 1980 en France.
La circulaire Rocard de 1989 inaugure en effet l’audit des services publics par des cabinets privés, c’est-à-dire selon leurs valeurs et leurs fabriques d’habitus. De plus, les nouvelles technologies numériques des années 2000 ont ajouté une puissance de calcul considérable et amplifié cette dérive de la religion du marché, en plaçant toujours les citoyens sur des « autoroutes de servitudes », pour reprendre l’expression de Gilles Deleuze. Tout cela a créé un maillage social, ce que Gilles Deleuze nomme justement des « sociétés de contrôle » qui procèdent par la colonisation des esprits et des structures sociales par le vecteur des informations, des données, voire des Big Data :
« En un premier sens, la communication est la transmission et la propagation d’une information. Or, une information, c’est quoi ? Ce n’est pas très compliqué, tout le monde le sait, une information est un ensemble de mots d’ordre. Quand on vous informe, on vous dit ce que vous êtes censés devoir croire. En d’autres termes, informer, c’est faire circuler un mot d’ordre. Les déclarations de police sont appelées à juste titre des communiqués. […] Ce qui revient à dire que l’information est exactement le système du contrôle » (5).
J’emploie, aussi, le terme de « social » avec en tête les enseignements de Pierre Bourdieu, c’est-à-dire que les structures sociales sont des structures symboliques qui fabriquent également du psychique par incorporation et intériorisation, et le psychique, à son tour, se matérialise dans le social. Toute une « chaîne de l’être » néolibérale qui pour Pierre Bourdieu part de Dieu (les grandes institutions financières internationales) jusqu’au comportement le plus minuscule des individus. C’est cette « chaine », que resserrent les nouvelles technologies, qui nous met aujourd’hui en esclavage.
C’est la thèse de mon dernier livre. Ce qui revient également à dire et à souligner comment une nouvelle fois dans l’histoire de l’humanité, une découverte technique formidable, potentiellement pourvoyeuse d’émancipation, se transforme en vecteur de contrainte et de normalisation, au service des logiques de domination sociale.
Vous avez évoqué le concept d’habitus. Est-ce qu’il permet de rendre compte de la souffrance sociale éprouvée par les travailleurs ?
Dans les domaines du soin, de l’éducation, de la culture ou encore de la justice, les professionnels sont déchirés, clivés, entre, d’une part, la tradition qui est la leur, liée souvent à de longues années d’études et de formation pour apprendre leurs métiers, et, d’autre part, les nouvelles normes sociales imposées par la prescription de dispositifs comme des protocoles, des règles de bonne pratique, ou des espèces de préfecture ou sous-préfectures comme l’ARS (Agence régionale de santé) ou l’Hcéres (Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). J’y vois une forme d’esclavage même si comparaison n’est pas raison et qu’on ne saurait assimiler les victimes de la traite négrière aux travailleurs d’aujourd’hui. Mais, un même imaginaire commun les anime : l’humain est un instrument dont il faut se servir pour produire.
« Prélude du totalitarisme, le "libéralisme autoritaire" construit un État "fort" pour contrer les revendications démocratiques de justice sociale, et un État "faible" dans sa relation au marché, confiant au grand patronat le soin de conduire l’économie. »
Quelles conséquences les transformations du capitalisme ont-elles eues sur la démocratie ?
La démocratie est en soins palliatifs. Elle résulte de la constitution d’un espace où des débats publics confrontent pacifiquement des arguments contradictoires. La bonne solution, dans ce cadre, n’est donc ni inscrite dans la tradition des ancêtres, ni sacrée, ni l’apanage de leaders. Elle demande des échanges, donc du temps. La décision se situe en aval du débat démocratique, en aval d’un espace de parole. C’est ce que Claude Lefort appelle merveilleusement « l’invention de la démocratie ». Elle s’invente, oui, elle ne s’hérite pas ! Ce qui se passe en Chine avec le crédit social révèle ce qui se passe à l’arrière de nos démocraties libérales et qui est provoqué par la mondialisation. Elle fut remarquablement analysée par le philosophe et poète antillais Edouard Glissant :
« La mondialisation économique nous fait entrer dans des régions où, premièrement, l’uniformisation des sensibilités est totale, où l’exploitation des peuples faibles est totale, où les guerres sont considérées comme des moyens légitimes de mener des opérations de police. Cela n’est pas une région du monde, c’est la continuation pure et simple des anciens phénomènes de colonisation et d’impérialisme. »
Voici, modestement résumée, la thèse de mon livre. La démocratie est contradictoire avec cette gestion statistique des populations. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui étant donnée la phase dans laquelle nous nous trouvons, celle d’un « libéralisme autoritaire », annoncé par Carl Schmitt, un État qui est fort et dur avec les citoyens, mais mou avec le marché. Les significations du mot « libéral » sont bouleversées par ce « libéralisme autoritaire » puisque le libéralisme classique défend la souveraineté de l’individu face à l’État ou à la religion. Or, dans ce cas, il doit céder sa place à un libéralisme économique piloté par l’État, aujourd’hui selon les nouvelles normes de la mondialisation et de son dialecte européen.
Prélude du totalitarisme, ce « libéralisme autoritaire » construit un État « fort » pour contrer les revendications démocratiques de justice sociale, et un État « faible » dans sa relation au marché, confiant au grand patronat le soin de conduire l’économie. Un État antilibéral pour restituer le vrai libéralisme. Carl Schmitt ne manquait pas d’audace, son projet constitue l’antichambre de son ralliement au nazisme ! Il y a de quoi s’inquiéter aujourd’hui avec la montée des illibéralismes (6) et des libéralismes autoritaires, frères siamois des crises démocratiques.
« Nous devons repenser les luttes sociales, et au-delà de la nécessité de conserver des emplois, nous devrions nous battre pour retrouver des conditions sociales de liberté et de responsabilité dans l’exercice de nos métiers. »
Par quels moyens serait-il possible de remettre les chiffres à leur place ?
En tant qu’enfant des Lumières, je ne suis pas contre les chiffres en tant que tels. Je pense qu’ils doivent simplement nous permettre de parler et non plus nous faire taire. Il nous faut pour cela les insérer dans une diversité des manières de penser le monde, tout comme la crise écologique est elle-même l’expression d’une crise anthropologique, et nous appelle à favoriser la biodiversité des espèces animales, végétales, minérales, mais aussi celle des langues écrasées par un monolinguisme des dominants, l’anglo-américain. En l’occurrence, il me paraît souhaitable d’injecter de la philosophie, de la littérature et de l’histoire, qui demandent toutes du temps, pour échanger, pour parler et pour penser.
Permettez-moi à nouveau de citer un compagnon de vérité. Jean-François Lyotard écrivait : « Dans un univers où le succès est de gagner du temps, penser n’a qu’un défaut incorrigible : d’en faire perdre ». Si l’on avait écouté des littéraires, par exemple des historiens, des auteurs de science-fiction, ou des psychologues et des sociologues pendant la pandémie de Covid-19, nous n’aurions pas connu une telle catastrophe mondiale. Bill Clinton en 1997 avait pris la mesure du danger du retour des épidémies et du bioterrorisme à la lecture d’ouvrages de fiction (7).
De même, nous devons repenser les luttes sociales, et au-delà de la nécessité de conserver des emplois, nous devrions nous battre pour retrouver des conditions sociales de liberté et de responsabilité dans l’exercice de nos métiers. La démocratie doit aussi s’inventer sur les lieux d’exercice des métiers.
Cela implique-t-il de retrouver l’utopie au sens positif du terme ?
Bernard Maris, qui m’a beaucoup influencé, avait souligné combien les économistes prétendent aujourd’hui résoudre des problèmes qu’ils ont eux-mêmes contribué à faire naître. L’économisme n’est pas toujours une science, elle peut, comme aujourd’hui, se transformer en idéologie. L’utopie, qui est, elle, vue de façon négative, est bien plus proche de la réalité. Elle nous invite à une approche différente, formulée par Edouard Glissant : « rien n’est Vrai, tout est vivant ».
Le sensible et le vivant participent à la fondation et à l’invention de la démocratie qui est partage du sensible. On ne peut pas l’appréhender par l’abstraction ou les chiffres uniquement. La restitution de la démocratie passera par l’exigence des professionnels à exiger les conditions sociales pour s’émanciper des normes absurdes et arbitraires imposées. Elle passera aussi par la reconquête de tout ce qui fait notre humanité, du chant à la danse en passant par la parole, ces « marronages » chers à Patrick Chamoiseau.
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