« La France est devenue une monarchie républicaine » - Henri Emmanuelli

Pour l’ancien député des Landes, la légitimité démocratique doit rester le critère fondamental lorsqu'il s'agit de juger nos institutions. Dans cet entretien inédit réalisé par Olivier Berruyer en 2013, Henri Emmanuelli dénonce les principaux travers de la Ve République : monarchie républicaine, centralisation du pouvoir entre les mains de l’exécutif, absence de débat au sein du Parlement et influence nocive des médias de masse.

publié le 13/11/2022 Par Olivier Berruyer
« La France est devenue une monarchie républicaine » - Henri Emmanuelli

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Henri Emmanuelli (1945-2017) était un homme politique français. Diplômé de Science Po, il a commencé sa carrière politique dans les Landes, où il fut élu député en 1978 et — à l'exception de quelques interruptions — le resta jusqu’à sa mort en 2017. Adhérent au Parti socialiste depuis 1971 et soutien inconditionnel de François Mitterrand, il fut également nommé, entre autres, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation (1981-1983), puis secrétaire d’État chargé au budget (1984-1986).

Olivier Berruyer : En analysant la croissance et le déficit annuels, on remarque une corrélation entre les deux : le déficit dépendrait entièrement de la croissance, peu importe le gestionnaire en charge. Vous qui avez été secrétaire chargé du budget pendant plusieurs années, qu’en pensez-vous ?

Henri Emmanuelli : Sur le déficit chronique de la France, je me suis souvent interrogé. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’explications, parmi lesquelles on compte surtout la perte de la matière fiscale avec l’apparition du processus d’optimisation et la libre circulation des capitaux. Les États, quels qu’ils soient, ont de plus en plus de difficultés à appréhender les assiettes qui se volatilisent. De mon côté, j’estime que la fraude est à peu près équivalente à notre déficit, à 10 milliards d'euros près. Ça se terminera un jour par une décision forte en matière fiscale. Le jour où l’on touchera le fond de la bassine, nous serons forcés d’agir.

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