Le modèle économique des médias de masse occidentaux et la représentation du monde à l’origine de leur manière de retenir, de présenter ou d’analyser des faits, les rendent très réceptifs à la propagande de guerre de leur pays. Ils influencent à leur tour les hommes politiques, qui s’autocensurent par peur du scandale, ou bien qui orientent leur communication dans le but spécifique de capter l’attention et la considération médiatiques.

publié le 21/11/2023 Par Laurent Ottavi

La plupart des médias de masse occidentaux marquent leurs informations et leurs analyses du double sceau de « l’objectivité » et de « l’expertise », par opposition aux « fake news », au militantisme et à « l’opinion ». Ils n’en ont pas moins relayé, depuis la fin de la Guerre froide, quantité d’affirmations sans preuve (du faux témoignage retransmis en direct, d’une pseudo-infirmière d’un hôpital du Koweït aux tanks jamais photographiés, prêts à exterminer la population de Benghazi, en passant par les armes de destruction massive en Irak), au nombre desquelles figurent de grossiers mensonges élaborés par des États pour justifier le recours aux armes.

Un tel écart entre la noblesse des intentions et l’ampleur de la désinformation s’explique seulement de deux façons. Soit les conditions de l’objectivité et de l’expertise des journalistes et des spécialistes – telles que la déontologie ou la compétence –  font défaut, soit il existe un lien de cause à effet, très paradoxal, entre la quête d’objectivité ou d’expertise et la mise en sommeil de la distance critique. Les deux options peuvent aussi se combiner malgré leur antinomie apparente : une entreprise peut être, pour partie, vouée à l’échec et, pour une autre, manquer ses buts faute d’y avoir investi les moyens adéquats et d'avoir appliqué les bonnes méthodes.

La subjectivité dissimulée derrière les mots et les images

Dans la bouche du journaliste, l’objectivité s’apparente à un mélange de neutralité et d’honnêteté. Elle exigerait de faire totalement abstraction de tous les filtres déformants situés entre lui et les faits vérifiés, auxquels il devrait « se tenir » pour restituer « la réalité du terrain » et pour poser des questions « non-orientées » à ses interlocuteurs.

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