Le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) est percutant. En 2023, les dépenses militaires ont atteint les sommes astronomiques de 2 440 milliards de dollars ; aucune des cinq régions définies par le groupe de réflexion n’y échappe. Que ce soit en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, en Asie et Océanie, ou encore aux Amériques, la hausse est généralisée sur fond de conflits, de tensions exacerbées, de violences locales, etc. Tour d’horizon d’un marché des armes dominé par les États-Unis, mais pas que…
Tout d’abord, essayons de mettre en perspective ces 2 440 Md$, soit 306 $ par personne en 2023, contre 2 240 Md$ en 2022, soit 282 $ par personne – un accroissement annuel sensible de +6,8 % donc. Deux ans plus tôt, il n’était que de +0,7 %, mais c’était avant la conflagration russo-ukrainienne du 24 février 2022. Notons qu’en 2021, les dépenses militaires ont tout de même franchi un cap symbolique avec 2 113 Md$ contre 1 981 Md$ en 2020.
Ensuite, posons-nous une question : combien dépense-t-on en moyenne pour se nourrir ? Selon les derniers rapports de la FAO, au quotidien, une alimentation saine coûtait 3,66 $ en 2021, soit 1 336 $ par an. En rapprochant ces données, en 2021, tout un chacun déboursait approximativement 1 336 $ pour remplir son assiette, et 265 $ pour la protéger. Bref, la défense équivaut plus ou moins à 20 % de l’alimentation.
Enfin, ce ne sont que des infos générales, avec leurs limites. Personne ne peut sérieusement comparer les budgets alimentaires de l’Afrique subsaharienne à ceux de l’Europe de l’Ouest. Pas plus que l’on ne peut comparer les dépenses personnelles des citoyens américains, très attachés au Second amendement de leur Constitution – chacun est libre de posséder des armes – à celles des Français. Méthodiquement compilées par le SIPRI, l’ensemble de ces datas esquissent une approche percutante sur l’activité des puissances militaires à travers leurs enveloppes, leurs achats, leurs ventes, etc.
Bémol, ce groupe de réflexion fonctionne à partir des données publiques. Un univers clos comme celui de la Corée du Nord ne délivrera pas grand-chose sinon rien ; de fait, il est exclu des registres du SIPRI. Hermétique par nature, le pouvoir chinois demeure très opaque, et les États en guerre sont… en guerre – le « secret défense » va de soi. La France n’est pas n’ont plus exempte de cachotteries, cependant à peine effleurées par le SIPRI.
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