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La crise économique provoquée par la pandémie mondiale a poussé la BCE à accentuer sa politique de rachat massif d’obligations publiques. Depuis son lancement en mai 2010 lors de la crise des dettes souveraines européennes, cette politique a multiplié par trois le bilan de la BCE, qui dépasse désormais celui de la banque centrale des États-Unis.
Les premiers soubresauts du gonflement de l’actif de la BCE ont lieu en mai 2007, lors du début de la crise des subprimes. C’est là que l’institution commence à intervenir pour restaurer la confiance des marchés financiers et soutenir le système bancaire. Elle met alors en œuvre des mesures dites « non-conventionnelles », c’est-à-dire des mesures inhabituelles destinées à améliorer les conditions de financement de l’économie. En décembre 2007, elle fournit ainsi 350 milliards d’euros aux banques commerciales de la zone euro, en échange de titres qu’elle prend en pension.
Mais c’est en mai 2010 que les mesures non conventionnelles s’accentuent, avec le début du programme SMP (Securities Market Program), avec un potentiel de 750 milliards d’euros. Ce plan consiste à racheter à des investisseurs de la dette des États de la zone euro faisant face à la défiance des investisseurs : ce que ne faisait pas la BCE jusqu’alors, certains jugeant cette action contraire à l’esprit des traités européens. Entre mai 2010 et septembre 2012, la BCE accumule ainsi 220 milliards d’euros d’obligations souveraines d’États de l’Union européenne.
En parallèle, la BCE permet aux banques de lui emprunter des montants illimités pour une durée de trois ans, contre trois mois en temps normal. Entre décembre 2011 et février 2012, les banques ont ainsi emprunté 1000 milliards d’euros à la BCE. On observe ainsi qu’entre 2007 et 2012, le bilan de la BCE fait plus que doubler, passant de 1500 milliards de dollars à plus de 3000 milliards de dollars. Il est composé à 85 % de titres de dette publique et des créances sur les banques.
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