La fin de l’inflation ?

Après un XX^e siècle marqué par des épisodes inflationnistes très importants au sein des pays développés, le XXI^e siècle connaît une inflation d’une faible amplitude. Le maintien de la stabilité des prix est en effet une priorité des membres de l’OCDE, particulièrement au sein de l’Eurozone.

Graphe Économie

publié le 04/10/2021 Par Élucid

L’observation de la variation des prix en France sur le temps long permet de se rendre compte que les phases déflationnistes étaient très courantes au XIX^e siècle, bien que d’une ampleur limitée. Ceci était une des conséquences du système d’étalon bimétallique or-argent. En effet, selon la « loi de Gresham » dans un système bimétallique, lorsque deux monnaies légales sont en circulation dans un pays, la « mauvaise monnaie » (celle qui se déprécie) chasse la « bonne monnaie » (celle qui s’apprécie), car les consommateurs stockent la bonne monnaie, ce qui aboutit à une instabilité monétaire.

En fonction des découvertes de gisement d’or et d’argent du XIX^e siècle - les mines d’or californiennes dans les années 1850 ou les mines d’argent du Nevada dans les années 1860 et 1870 - l’un ou l’autre des métaux, surabondant, perdait de sa valeur et chassait la monnaie constituée de l’autre métal.

Puis au XX^e siècle, l’inflation s’impose comme un phénomène nouveau et massif. La Première Guerre mondiale engendre ainsi une hausse des prix vertigineuse : l’inflation atteindra 32 % en 1919. Puis la crise de 1929 engendre quatre années consécutives de déflation entre 1929 et 1933, en raison notamment de la baisse de la croissance, qui a été de 30 % aux États-Unis et d’environ 15 % dans les autres grands pays d’Europe.

La Seconde Guerre mondiale marque ensuite un pic historique d’inflation en France, qui atteint 58 % en 1948. Enfin, le dernier épisode inflationniste de grande ampleur du XX^e siècle se déroule dans les années 1970, consécutivement aux deux chocs pétroliers de 1973 et 1979.