L’actualité internationale récente et les turpitudes du gouvernement ont fait passer à la trappe une contribution de la SNCF sur l’état du réseau ferré et ses besoins de financement. Ce cri d’alarme s’ajoute à une littérature ancienne sur la dégradation du réseau français. Ce rapport indique avec clarté l’inquiétant sous-investissement qui a sévi entre 1988 et 2010. Plus de 20 ans d’errances, de stratégies erronées, de recherches d’économies bien dommageables sur le long terme ont placé le réseau ferroviaire dans une situation préoccupante. Les malheurs de la SNCF racontent à la fois un triste moment de notre histoire économique, les errances d’un continent et les aveuglements idéologiques portés des années 1980 jusqu’à nos jours, notamment avec le dogme concurrentiel, dont les effets ont été délétères aussi bien pour les entreprises publiques nationales que pour les usagers.

publié le 27/08/2025 Par Frédéric Farah
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Toujours en sursis, encaissant l’échec de sa mise en scène de démocratie sociale, le gouvernement français s'empresse de décréter une austérité généralisée. Notre Premier ministre, dans le rôle du canard sans tête, n'a plus que ces mêmes mots à la bouche : réduction des déficits. Les vieilles recettes économiques sont ainsi recyclées, encore et encore, sans que jamais ne soient tirées les leçons des échecs passés. Lâchement abandonné par l’État français, le réseau ferroviaire – acteur pourtant clé de la mutation écologique à opérer – fait partie de ces services publics essentiels en net déclin. Récemment, une contribution de la SNCF pousse un cri d'alarme quant à l'état plus qu'inquiétant du rail français et son sous-investissement chronique.

Un réseau vieillissant en manque de financements

La France offre le réseau ferroviaire le plus dense du continent européen après celui de l’Allemagne, avec plus de 33 000 km de lignes, dont 17 000 km pour le seul réseau dit « structurant » qui concentre 90 % du trafic ferroviaire total et 80 % du trafic TER.

Dans une contribution récente de la SNCF qui mériterait largement diffusion (« Investir pour le réseau ferroviaire : une urgence pour les Français et les territoires »), un constat pour le moins préoccupant se dégage en ce qui concerne l'état de notre réseau. Alors que les voies ferrées ont 30 ans de moyenne d'âge, 21 % des caténaires et des sous-stations sont hors d'âge, et 3 000 gares nécessitent des efforts de régénération. À partir de 2030, un tiers du réseau cuivre sera obsolète, ce qui ne pourra qu'augmenter le nombre de pannes. Le rapport est éloquent et mérite citation :

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