Les plans sociaux font leur retour en France et enterrent définitivement le mythe macroniste d’un plein-emploi atteignable d’ici 2027. Des secteurs entrent dans la tourmente, tout particulièrement l’automobile et la grande distribution. Les bouleversements qui affectent l’industrie automobile européenne, la stratégie chinoise en matière d’acier, sans compter la concurrence intra-européenne, placent les salariés des secteurs concernés dans une situation de péril. Revoir les politiques économiques, changer les logiciels théoriques en la matière semble être une nécessité pour endiguer le retour d’un chômage à deux chiffres en France. Analyse.

publié le 10/01/2025 Par Frédéric Farah

Dans les années 1990, alors que le chômage de masse atteignait les 12 % de la population active, l’économiste Jean-Paul Fitoussi affirmait que nos sociétés avaient perdu la mémoire du plein-emploi. Ce dernier, égaré depuis la fin des années 1970, parfois entrevu à la fin des années 1990, semblait hors de portées de nos économies.

D’aucuns ont cru qu’à la faveur des départs massifs en retraite de 2004, le plein-emploi reviendrait mécaniquement. Le calcul était simple : avec plus de sortants que d’entrants sur le marché du travail, le compte serait bon. Mais la crise des subprimes à partir de 2007, transformée en crise des dettes souveraines remettait à plus tard l’événement tant attendu. Le président Hollande achevait alors un mandat désastreux sur de mauvais résultats en matière d’emplois et de chômage.

À l’heure du bilan du septennat macronien, le front de l’emploi semblait être une fierté pour le camp présidentiel. Le chômage oscillait autour des 7 % et semblait continuer sa décrue. Le plein-emploi avait d’ailleurs été donné comme horizon pour 2027, c’est-à-dire la fin du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

Pour ce dernier, l'objectif du plein-emploi justifiait totalement le choix d’une politique de l’offre. La flexibilisation accrue du marché du travail, la fiscalité favorable aux entreprises et la promotion de l’apprentissage semblaient être le cocktail gagnant. L’ancien ministre des Finances, l’inamovible Bruno Le Maire, claironnait avec force que le chemin de la réindustrialisation du pays avait été entrepris avec sérieux.

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