La vision d’Emmanuel Macron n’a pas bougé d’un iota : après avoir réduit massivement les impôts des ménages et des entreprises de 50 milliards d’euros – qui ont principalement bénéficié aux plus aisés – durant son premier quinquennat, le Président continue de promettre qu’il « n’y aura pas d’augmentation d’impôts en France ». Ce que ses ministres peinent à défendre sur le terrain… Et pour cause : c’est faux. En 2024, ce sont pas moins de 8 milliards d’euros de recettes fiscales de plus qui sont prévus dans le budget. Dans un pays endetté à hauteur de 3 000 milliards d’euros et dans un contexte de taux d’intérêt élevés (dans la durée), l’État n’a plus aucune marge de manœuvre. Au point de ne même pas parvenir à honorer sa promesse – qui relève pourtant de la justice morale et fiscale – de baisser, de 2 milliards d’euros seulement, les impôts de « la France qui travaille ».
Dans un déni de réalité, le pouvoir s’entête à « vendre » la stabilité fiscale tout en promettant de contenir la dette, alors que les dépenses publiques vont exploser ces prochaines décennies (défense, transition écologique, vieillissement de la population). Pourtant, tout le monde le sait et désormais le dit : il va falloir augmenter les impôts. En restaurant la justice fiscale.
Baisser les impôts de la « France qui travaille ». De ces Français « qui travaillent dur, qui veulent bien élever leurs enfants et qui, aujourd'hui […] ont du mal à boucler la fin du mois ». Emmanuel Macron l’avait promis au printemps 2023, face à une population de travailleurs en colère contre la réforme des retraites. Initialement prévue pour démarrer dès 2024, la baisse de 2 milliards d’euros d’impôts (d’ici à 2027) pour les classes moyennes n’y a pas figuré. Puis la mesure a été réabordée, par un président toujours aussi flou, lors de sa conférence de presse géante en janvier dernier. Elle ne prendrait finalement effet qu’en 2025… « si possible », a prévenu Gabriel Attal.
Mais pourquoi, après avoir réduit massivement les impôts des ménages aisés et des entreprises – de 50 milliards d’euros – entre 2017 et 2022, puis promis 15 milliards supplémentaires sur son deuxième quinquennat, une telle mesure, qui relève de la justice morale et fiscale, peine-t-elle tant à être appliquée ? Manifestement parce que dans un contexte de taux d'intérêt élevés, l’état délétère des finances publiques (3 000 milliards d’euros de dette publique accumulée au cours de 50 années de budgets votés en déficit, sans exception) ne le permet plus du tout, aussi petite, soit la mesure.
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