Les plateformes coopératives : un socialisme à l'époque numérique ?

L’archétype de la plateforme aujourd’hui, ce sont les espaces de centralisation numériques qui, par leur rôle d’intermédiaires et par des effets de réseau, s’approprient des parts de marché telles qu’elles sont en situation de monopole. On connaît les principales : Amazon pour le commerce en ligne, Uber et Ubereats pour le transport et la livraison de repas, Apple et Google pour les « Appstores »…

publié le 01/02/2023 Par Thomas Le Bonniec
Les plateformes coopératives : un socialisme à l'époque numérique ?

Mais un courant coopérativiste est en cours de formation aujourd’hui, qui cherche à faire exister des modèles issus d’une tradition socialiste : c’est-à-dire en donnant le pouvoir décisionnaire et la propriété des outils numériques à ses membres.

L’existence même de ces plateformes est un défi et leur modèle économique se construit dans un contexte qui leur est très défavorable. Pourtant, elles perdurent et réussissent même à opérer le mouvement contraire à l’ubérisation et à la précarisation pour leurs salariés.

La tradition coopérative, un modèle socialiste

La tradition des mutuelles et coopératives est bien connue : parmi ses sources en France, on retrouve les socialismes utopiques du XIXe siècle. Charles Fourier, puis Victor Considérant et Jean-Baptiste Godin tentent de refonder le rapport au travail en « harmonisant » les besoins humains et le travail, transformé en activité productive dont les fruits sont répartis équitablement, en réunissant les ouvriers dans des « phalanstères » ou « familistères », constructions urbaines englobant tous les aspects de la vie.

La tradition mutualiste s’est depuis transformée progressivement pour être associée à des usines ou entreprises détenues collectivement par les travailleurs. Les poêles Godin en ont longtemps été un exemple célèbre, mais on peut également citer des exemples contemporains, comme Scopti, qui produit les thés 1336 – d’après le nombre de jours de grève nécessaires aux travailleurs pour obtenir la possibilité de reprendre l’usine de production « FRALIB ».

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