Nourrir une population humaine qui continue de s’accroître tout en préservant la biodiversité en déclin est un défi de taille. Or, les insectes ravageurs restent un problème pour les agriculteurs. Pour pallier cela, l’usage du « biocontrôle », remplaçant le recours aux pesticides, semble une alternative intéressante et surtout, avec un moindre impact environnemental. D’après une méta-analyse publiée récemment, cette méthode permettrait, à l’instar des produits de synthèse, de réduire les nuisibles tout en augmentant les rendements des cultures.

publié le 20/05/2024 Par Rebecca Stoecker

Coccinelles et autres araignées à la rescousse des agriculteurs, mais pas seulement ! Les micro-organismes comme les virus, les bactéries voire certaines espèces de champignons peuvent également s’avérer utiles. Pourtant, l’utilisation de ces procédés en remplacement de composés chimiques n’est pas si simple. Il reste du chemin à parcourir de la théorie à la pratique et c’est l’ensemble du système agricole qui doit être repensé.

En 2030, d’après les estimations des scientifiques, 670 millions de personnes ne mangeront pas à leur faim. En parallèle, on sait aujourd’hui que le modèle d’agriculture intensive, qui n’a cessé de se développer depuis les années 1950, n’est pas la solution. Ce type d’exploitation favorise la monoculture et l’usage des pesticides, provoquant l’appauvrissement de la biodiversité et contribuant au dérèglement climatique.

En parallèle, le fait de ne cultiver qu’une seule espèce sur de grandes surfaces rend la tâche d’autant plus facile pour les insectes nuisibles ou « bioagresseurs » pour la trouver. Idem avec le réchauffement climatique qui pousse ces ravageurs vers les champs, notamment lorsqu’ils voient leur habitat naturel réduit à peau de chagrin.

« Les agriculteurs regardent avant tout leur rendement direct sans voir ce que cela va leur rapporter à la fin. Ceux qui font de l’éco-agriculture produisent moins, mais in fine sont gagnants à plus long terme notamment concernant leur hygiène de vie. »

À tout ravageur, trouver son prédateur

La nocivité des produits chimiques utilisés en agriculture étant désormais bien connue, les plans Ecophyto se succèdent depuis des années en France, avec pour but de limiter au mieux leur usage. Malheureusement, ils se sont avérés largement insuffisants. Les pesticides ont toujours la cote : leur utilisation demeure stable et notre pays reste le premier consommateur européen. Pourtant, des alternatives existent depuis longtemps.

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