La loi « industrie verte » affiche son ambition de « décarboner » la production nationale en privilégiant l’économie « verte » sans envisager de réduire ni la production ni la consommation...
« La mère des batailles », pour le chef de l’État. En octobre dernier, l’Assemblée nationale a voté le projet de loi qui vise à « accélérer » la réindustrialisation du pays – le Sénat l’avait approuvé à 243 voix contre 17. Le groupe des écologistes s’y était opposé. « Nous partageons les objectifs de décarbonation et de verdissement, mais pour le moment, nous avons du mal à voir le sens de cette loi », estimait alors Alain Chabrolle, de France Nature Environnement cité par nos confrères de Reporterre. « Pas sûr qu’elle soutienne, dans l’état actuel, un réel changement des modes de production et de consommation ».
Il est vrai que la notion même « d’industrie verte » n’est pas définie dans la loi qui vise une baisse de 41 millions de tonnes d’équivalent CO2 d’ici 2030, soit 5 % de réduction de l’empreinte carbone des importations et 1 % de l’empreinte totale de la France. L’ambition première, c’est la réindustrialisation du pays, la création d’emplois et le leadership de la France sur les « technologies vertes », elles non plus guère définies, bien qu’il soit aisé de deviner leur appétit structurel pour les terres rares, dont l’extraction est actuellement un des processus les moins verts qui puisse exister.
La loi industrie verte doit également permettre d’« accélérer la mobilisation de financements privés au service de la transition ». Or, les financements privés sont peu à même de favoriser le retour du train comme service public, la reforestation, la décroissance de la consommation, l’agriculture paysanne peu avide en crédits, en intrants chimiques et en prêts bancaires et la production de biens de consommation durables, réparables et peu chers.
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