Ce n’est pas une blague, la COP28 sera bel et bien présidée par le Sultan Al Jaber, ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis, mais aussi PDG d’une grande compagnie pétrolière du pays… Plus la crise climatique devient urgente et plus les décisions prises par les gouvernements du monde entier semblent paradoxales. Entre les Jeux olympiques d’hiver à Pékin sans neige, la coupe du monde de football au Qatar et maintenant la nomination d’un magnat du pétrole à la tête de la prochaine COP… L’urgence climatique est-elle prise au sérieux ?

publié le 14/02/2023 Par Lucie Touzi
Un géant du pétrole à la tête de la COP28 : victoire des lobbies assurée ?

On ne cesse de répéter qu’il faut réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement de notre planète et pourtant cette année la COP28 sera présidée par le grand patron de la compagnie pétrolière émiratie ADNOC. « Nous sommes très déçus et nous pensons que le Sultan Al Jaber devrait suspendre ses fonctions de PDG dès maintenant jusqu’à la fin de la présidence émiratie et se consacrer uniquement à son rôle de président de la COP28. C’est un conflit d’intérêts », assure Marine Pouget, responsable gouvernance internationale sur le climat de l’Association Réseau Action Climat.

En novembre dernier, la COP27 avait déjà été fortement pointée du doigt en raison de l’absence de discussions sur notre dépendance aux énergies fossiles, un des principaux responsables du réchauffement climatique. Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, avait lancé l’alerte à la fin de la COP : « Nous devons réduire drastiquement les émissions maintenant — et c'est un problème que cette COP n'a pas abordé ».

Limiter le réchauffement à 1,5 °C, un des principaux objectifs de l’Accord de Paris, est chaque jour un peu plus difficile à atteindre, voire impossible. Luis Tuninetti, professeur de la licence « Environnement et Énergies renouvelables » de l’Université Nationale de Villa Maria (Argentine) et examinateur externe du dernier rapport du GIEC, l'assure :

« Nous nous dirigeons vers une augmentation des températures de pratiquement 2,7 °C à la fin du siècle par rapport à l'ère préindustrielle. Alors qu’il faudrait baisser les émissions de dioxyde de carbone d’environ 8 % jusqu’à 2030, la production d’énergie fossile est en plein essor. »

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