Fruit de trente années de recherches et d’exploration des archives des grandes institutions internationales, Banque mondiale, Une histoire critique (2022) d’Éric Toussaint s’efforce de montrer comme la Banque mondiale est devenue un instrument de domination économique des pays en voie de développement.



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Cette institution, loin de favoriser un développement équilibré, a finalement aggravé les inégalités mondiales en promouvant des politiques néolibérales. Contre cet ordre que la Banque mondiale s’efforce de maintenir, Éric Toussaint appelle à un changement radical pour donner naissance à un développement vrai, viable et équitable.
Ce qu’il faut retenir :
La Banque mondiale est, depuis ses origines, un outil de domination économique et politique des pays en voie de développement. Cette domination se traduit par une forte présence des États-Unis, un mépris du contrôle de l’ONU et par l’imposition normative de politiques néolibérales, avec un prisme uniquement euroatlantique, en échange de prêts décaissés octroyés par la Banque mondiale.
Pour mettre fin à l’impunité dont ces institutions jouissent, la Banque mondiale ainsi que le FMI doivent être remplacés par des institutions financières plus justes, plus équitables et plus transparentes. Il serait alors possible de rééquilibrer cette zone d’intérêt et, plutôt que de favoriser les grands prêteurs internationaux, les grandes multinationales, etc., on pourrait se tourner vers les pays émergents.
Biographie de l’auteur
Éric Toussaint (1954-), est un historien, un économiste et un politologue belge. Diplômé en sciences politiques et sociales de l’université de Liège, il complète ensuite son cursus à Paris VIII, en histoire.
Penseur altermondialiste, son objet de recherche-action est la dette des pays en voie de développement, particulièrement ses effets dévastateurs pour les Suds globaux. Influencé par les écrits de Noam Chomsky, il partage avec ce dernier une critique des politiques néolibérales et des institutions financières internationales de Bretton Woods, considérées comme les outils d’une domination structurelle des élites mondialisées. Il œuvre ainsi pour une annulation de la dette publique des pays en développement. Il est à cet égard, cofondateur en 1990 du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM), devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes, dont il est aujourd’hui le porte-parole.
Avertissement : Ce document est une synthèse de l’ouvrage de référence susvisé, réalisé par les équipes d’Élucid ; il a vocation à retranscrire les grandes idées de cet ouvrage et n’a pas pour finalité de reproduire son contenu. Pour approfondir vos connaissances sur ce sujet, nous vous invitons à acheter l’ouvrage de référence chez votre libraire. La couverture, les images, le titre et autres informations relatives à l’ouvrage de référence susvisé restent la propriété de son éditeur.
NB : Afin de synthétiser au mieux l’ouvrage, certains chapitres n’ont pas été traités.
Plan de l’ouvrage
[1-3] Aux origines de Bretton Woods, les débuts de la BM et l’ONU
4. Une banque sous influence
5. Le soutien de la BM et du FMI aux dictatures
[6-7] La BM, les Philippines et l’Indonésie
8. Les mensonges théoriques de la BM en matière de développement
9. La Corée du Sud et le miracle démasqué
10. Le piège de l’endettement
11. La BM voyait venir la crise de la dette
[12-13] La crise de la dette mexicaine, la BM et le FMI
14. L’ajustement structurel et le consensus de Washington n’ont pas été abandonnés
[15-19] La BM et le climat, le coronavirus, les printemps arabes, le genre et les droits humains
[20-21] Mettre fin à l’impunité de la BM et plaidoyer pour abolir et remplacer le FMI et la BM
Synthèse de l’ouvrage
Chapitre 1. Aux origines des institutions de Bretton Woods
Le désir de créer une Banque mondiale vient de la volonté de l’administration Roosevelt d’éviter une répétition de la crise de 1929. En dépit de l’opposition des banquiers américains, du parti républicain et de Wall Street, la conférence de Bretton Woods (1944) se réunissait avec pour objectif de concrétiser cette idée. Le cadre théorique des solutions alors proposées s’inspire de la pensée de John M. Keynes, laquelle insistait sur les inégalités entre les États-Unis et le reste du monde au regard des dettes extérieures et des flux monétaires.
En parallèle, en 1934, l’Export-Import-Bank avait été créée par les États-Unis pour soutenir leur exportation, suivie par la banque interaméricaine en 1940 pour renforcer leur lien économique avec toute l’Amérique latine. En partant de ce modèle, les États-Unis étant le principal créancier du monde à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le pays décide de transposer ce système à l’échelle de la planète et de créer la Banque mondiale. Toutefois, le système de vote dans cette institution, comme au FMI, a été conçu pour refléter les rapports de force économiques de l’époque. Ainsi, les grandes puissances exportatrices, c’est-à-dire les États-Unis, et les anciennes puissances coloniales comme le Royaume-Uni, dominent les décisions en son sein. En effet, le système de vote déroge au principe d’égalité souveraine qui fonde le droit international public et, plutôt que d’accorder une voix à chaque pays, le poids du vote est proportionnel au poids économique de chaque État membre.
Chapitre 2. Les débuts de la Banque mondiale (1946-1962)
Dans le cadre du plan Marshall, entre 1946 et 1962, la Banque mondiale a aidé à reconstruire l’Europe de l’Ouest, avant de pleinement se concentrer sur les pays dits en développement, c’est-à-dire ceux du Sud, toujours au profit des anciennes puissances coloniales, les nouvelles puissances néocoloniales et industrialisées. Les prêts accordés à ces pays étaient coûteux et conditionnés, favorisant des projets d’exportation au détriment du développement d’infrastructures sociales éducatives ou liées à la santé dans le pays concerné.
Chapitre 3. Un début difficile entre l’Organisation des Nations Unies et la Banque mondiale
Les relations entre l’ONU et la Banque mondiale ont souvent été tumultueuses. Depuis sa création, l’ONU tentait d’intégrer davantage le FMI et la Banque mondiale, mais sans succès. Dans les années 1940 et 1950, la Banque mondiale et le FMI ont cherché à préserver leur indépendance vis-à-vis des institutions onusiennes, en alignant parallèlement leurs actions sur les intérêts américains.
Les tensions entre l’ONU et la Banque mondiale ont culminé dans les années 1960, avec le financement par les États-Unis de l’Afrique du Sud de l’Apartheid et du Portugal colonial malgré les résolutions de l’ONU s’y opposant. Face aux critiques onusiennes, la Banque mondiale s’est justifiée et continue de se justifier en affirmant qu’elle a agi conformément à ses statuts.
Chapitre 4. Une banque sous influence
Depuis Bretton Woods, la Banque mondiale a soutenu des pays dictatoriaux afin de répondre aux besoins diplomatiques américains notamment lorsqu’il s’agissait d’étendre leur zone d’influence. Par exemple, en raison de sa position stratégique ambivalente durant la Guerre froide, le régime répressif roumain de Nicolas Ceausescu a reçu entre 1973 et 1980 des prêts massifs de la Banque mondiale.
Le soutien aux dictatures s’est poursuivi, au détriment du bien-être de la population, avec la défense du régime indonésien de Suharto ou même dans l’après-Guerre froide avec le soutien à la Russie de Boris Yeltsin, démontrant la continuité de l’instrumentalisation de la Banque mondiale par les États-Unis – cela contre les principes affichés de développement économique et de respect des droits humains.
Chapitre 5. Le soutien de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International aux dictatures
Au-delà de l’influence américaine, la Banque mondiale et le FMI ont également défendu les intérêts occidentaux ou défendu le narratif néolibéral global, en offrant leur soutien à d’autres régimes autoritaires. En effet, les politiques des pays du Tiers-Monde se détournent, certes, des anciennes puissances coloniales, mais ces dernières, influençant encore la Banque Mondiale, maintiennent par ce nouveau canal leur domination politique et économique.
Le mouvement des non-alignés, né de la conférence de Bandung en 1955, reposait sur le désir de se libérer de cette influence néocoloniale. Face à ce mouvement, la Banque mondiale met en place, dès les années 1950, de nouveaux réseaux d’influence via des agences paragouvernementales dans les pays en développement afin d’y maintenir un contrôle économique et politique. Il faut ajouter à cela certaines considérations anticommunistes de la Banque mondiale qui sous-tendent les conditions des prêts octroyés. Ce fut le cas au Chili, après le coup d’État de Pinochet en 1964, au Nicaragua sous Somoza et Ortega, ou au Zaïre de Mobutu.
Chapitre 6. La Banque mondiale et les Philippines
Depuis l’octroi de leur indépendance en 1946 par une déclaration du président américain Truman, les Philippines ont connu différents dictateurs, mais sont toujours restées sous l’influence de la Banque mondiale. Les prêts accordés depuis 1946 par cette dernière se sont accompagnés systématiquement de conditions économiques très strictes, favorisant les grandes plantations et les exportateurs liés aux États-Unis. Malgré la chute de l’autocrate Marcos, la dictatrice Aquino qui lui succèdera continuera d’appliquer les mesures néolibérales. Toutefois, ces mesures ont démontré leurs limites, avec notamment la fin du contrôle des devises en 1962 qui a provoqué une fuite massive des capitaux hors du pays et une explosion de la dette philippine aggravant la pauvreté et le sous-développement du pays.
Chapitre 7. La Banque en Indonésie : une intervention emblématique
Pendant la présidence de Robert McNamara (1968-1981), ancien secrétaire à la Défense des États-Unis pendant la Guerre du Vietnam, la Banque mondiale a imposé à l’Indonésie, toujours en contrepartie de prêts importants, des mesures de privatisation et de réformes économiques d’ajustement budgétaire. Cela a provoqué une exacerbation des inégalités et déplacé d’importantes communautés locales indonésiennes. En finançant sous condition le régime autoritaire de Suharto, la Banque mondiale a compromis durablement la souveraineté économique du pays et son développement humain.
Chapitre 8. Les mensonges théoriques de la Banque mondiale en matière de développement
La méthodologie de la Banque mondiale dans son aide au développement est à la fois universelle et basée sur l’expérience américaine – approche qui néglige nécessairement les spécificités historiques, culturelles et institutionnelles des pays en développement, et qui conduit souvent à des échecs.
Par ailleurs, les programmes d’ajustement structurels décidés par la Banque mondiale visent à réduire les dépenses publiques sans tenir compte de l’importance des services publics tels que la santé, l’éducation ou le soutien aux populations vulnérables pour la croissance. Sans compter que les politiques de privatisation, de libéralisation et de déréglementation qu’elle impose bénéficient principalement aux multinationales et aux élites locales plutôt qu’aux populations du pays. Cette vision économique fermée et déconnectée des réalités locales entraîne des disjonctions dans les approches de développement. En somme, en s’appuyant sur des modèles universels, la Banque mondiale impose des politiques inadaptés aux contextes sociaux, ignorant les besoins spécifiques des populations en matière de santé, d’éducation ou de protection sociale. Avec pour seule réussite de favoriser les intérêts des multinationales et des élites locales, ces politiques échouent à réaliser un développement inclusif et durable et aggravent fortement les inégalités.
Chapitre 9. La Corée du Sud et le miracle démasqué
Après la guerre de Corée en 1953, sous les régimes autoritaires de Park Chung-hee puis de Chun Doo-hwan, la Corée du Sud a connu ce qui a été qualifié de « miracle économique », grâce à des réformes économiques drastiques mises en œuvre par le gouvernement malgré une répression politique intense (comme le massacre de Gwangju en 1980). Mais, la crise financière asiatique de 1997 a révélé les fragilités de ce modèle économique, ouvrant la voie à l’intervention de la Banque mondiale et du FMI, qui ont imposé des mesures d’austérité sévères. La crise entraîna sans surprise des licenciements massifs et des baisses de salaire, en échange d’un soutien financier accru.
Ces interventions ont eu des effets profonds sur la dynamique économique et sociale du pays, illustrant les tensions entre un développement rapide et une stabilité à long terme. En effet, le modèle sud-coréen, bien qu’il ait permis une industrialisation rapide et une forte croissance, s’est avéré vulnérable face aux crises économiques : la dépendance aux investissements étrangers et aux marchés internationaux avait exposé l’économie à des fluctuations importantes ; tandis que les politiques d’austérité imposées par les institutions internationales ont exacerbé les inégalités sociales, entraîné une hausse du chômage et affaibli la capacité de l’État à protéger ses citoyens. En somme, le cas de la Corée a pu montrer les limites d’un développement fondé principalement sur la vitesse de croissance économique, plutôt que sur la construction d’une économie stable et durable, capable de résister aux crises tout en maintenant une cohésion sociale.
Chapitre 10. Le piège de l’endettement
En étudiant l’évolution de la dette extérieure publique des pays en voie de développement de 1970 à 2004, on voit comment des transferts financiers nets, après avoir été positifs dans les années 1970-80, sont devenus rapidement négatifs à partir de 1983. Cela oblige les pays en voie de développement à rembourser davantage qu’ils ne perçoivent en matière de dette extérieure.
Cette vulnérabilité et cette inversion s’expliquent certes par la baisse du prix des matières premières, la hausse des taux d’intérêt, mais surtout par des politiques d’ajustement structurel imposées de concert par le FMI d’une part et par la Banque mondiale d’autre part. Et cette augmentation continue de la dette se poursuit malgré des paiements et des remboursements massifs, ce qui met en évidence un cercle vicieux de l’endettement, où justement se perpétuent une dépendance économique et une entrave durable au développement.
Chapitre 11. La Banque mondiale voyait venir la crise de la dette
Il est certain que la Banque mondiale, dès les années 1970, anticipait déjà la crise de la dette des pays en voie de développement. En 1981, un rapport de la Banque prévoyait même une crise imminente en raison d’une spirale de la dette et des politiques économiques inadéquates.
Chapitre 12. La crise de la dette mexicaine et la Banque mondiale
Au Mexique, par exemple, les politiques d’ajustement structurel qu’ont imposées de concert le FMI et la Banque mondiale depuis les années 1980 eurent de graves conséquences. Elles ont notamment entraîné des remboursements massifs et provoqué un effet boule de neige en matière d’endettement jusqu’à la crise financière de 1982. Cette dette publique, qui s’élevait à 112,58 milliards de dollars en 2019, est encore aujourd’hui un fardeau pour le pays ; et la pandémie de COVID-19 n’a fait qu’augmenter ce stigmate.
Chapitre 13. Banque mondiale et FMI : huissiers des créanciers
En 1982, face à l’impossibilité du Mexique de rembourser une dette de 85 milliards de dollars, la présidence de la Banque mondiale, occupée par Alden W. Clausen, avec le FMI, a organisé les ressources des institutions internationales de manière à garantir le remboursement des emprunts mexicains, afin de sauver uniquement, de manière généreuse, les grandes banques américaines qui se retrouvaient exposées, comme la Bank of America et Chase Manhattan Bank.
Chapitre 14. L’ajustement structurel et le consensus de Washington n’ont pas été abandonnés au début des années 2000
Malgré les promesses de réforme et d’adaptation aux réalités des pays en développement, les politiques d’ajustement structurel et les principes néolibéraux du consensus de Washington n’ont pas été abandonnés par la Banque mondiale et le FMI. Le discours d’Anne Kruger en 2003 et les actions financières de la Banque mondiale au Mozambique et au Surinam illustrent cette continuité.
Les recommandations du consensus de Washington incluent la réduction des dépenses publiques, la libéralisation des marchés, la privatisation des entreprises publiques, des réformes fiscales, la déréglementation, la dévaluation monétaire pour améliorer la compétitivité des exportations, et l’assouplissement du marché du travail pour réduire les revendications sociales et économiques. Toutes ces mesures que la Banque mondiale et le FMI appliquent, peu importe les conséquences désastreuses.
Chapitre 15. Climat et crise écologique : Les apprentis sorciers de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International
Des figures comme Anne Krueger ou des rapports comme ceux de Nicholas Stern soulignent l’urgence de réformer des institutions comme la Banque mondiale et le FMI pour aligner leurs actions avec des objectifs de développement durable. Ils préconisent un financement de projets qui ne soit plus destructeur de l’environnement et qui impose des obligations environnementales soutenables pour les pays en développement.
Chapitre 16. Des années 2010 à la pandémie du coronavirus : la quête ratée d’une nouvelle image
Dans les années 2010, la Banque mondiale, sous les présidences de Jim Yong Kim (2012-2019) et David Malpass (2019-2023), a cherché à moderniser son image et à réorienter son rôle face aux défis mondiaux, notamment face à la pénurie mondiale provoquée par la pandémie du coronavirus.
Sous Jim Yong Kim, la Banque a tenté de mener des réformes internes pour améliorer son efficacité, notamment par des réductions de personnel et une réorganisation des ressources, ce qui a suscité des tensions internes importantes. Cette restructuration a rencontré une forte opposition des employés, craignant que la mission première de la Banque, à savoir la lutte contre la pauvreté, ne soit compromise. L’arrivée de David Malpass, proche de Donald Trump, a accentué ces difficultés. Malpass, en ligne avec la politique isolationniste de Trump, a critiqué les institutions multilatérales et a freiné les initiatives de financement climatique, provoquant des divisions au sein de la Banque. La réticence de l’administration américaine à s’engager dans une coopération internationale pendant la pandémie a affaibli la capacité de la Banque mondiale à coordonner une réponse globale efficace. Ces tensions internes et l’influence politique américaine ont donc empêché la Banque mondiale de se repositionner en tant que leader dans la gestion des crises mondiales, notamment face à la pandémie de coronavirus.
Chapitre 17. La Banque mondiale n’a pas vu venir le printemps arabe et préconise la poursuite des politiques qui ont produit les soulèvements populaires
Dans les années 2010, la Banque mondiale a continué de promouvoir un agenda néolibéral, notamment en Tunisie et en Égypte. Cela a contribué à l’aggravation du climat social et économique de ces pays, alimentant des soulèvements populaires connus sous le nom de « printemps arabes ». En dépit de la pandémie de COVID-19 en 2020, ce même agenda a continué de servir de fer de lance à la Banque mondiale.
Chapitre 18. La farce de la « prise en compte du genre » : une grille de lecture féministe des politiques de la Banque mondiale
Le soutien affiché à la lutte contre les inégalités de genre par la Banque mondiale depuis les années 1990 est à réévaluer. En réalité, la Banque mondiale a promu des politiques néolibérales et des programmes de microfinance qui exploitent les femmes (par exemple, en encourageant des formes de travail informel et précaire où les femmes sont sous-payées, et en favorisant des crédits de microfinance qui les placent souvent dans un cycle d’endettement, comme on l’a observé au Bangladesh avec le modèle de la Grameen Bank, ou en Bolivie où les taux d’intérêt élevés imposés par ces programmes ont aggravé la précarité économique des femmes). Les critiques de François Bourguignon sur les rapports de 2007 et 2014 démontrent que ces initiatives n’ont pas amélioré la condition des femmes dans le monde.
Chapitre 19. La Banque mondiale et les droits humains
Malgré la déclaration de l’ONU sur le droit au développement de 1986, à l’instar du FMI de la BIRD, la Banque mondiale est accusée de prioriser des politiques économiques au détriment des droits humains et souvent à la faveur des investisseurs étrangers.
Chapitre 20. Mettre fin à l’impunité de la Banque mondiale
L’immunité diplomatique de la Banque mondiale, établie en 1944 et renforcée par des amendements en 1947 et 2015, a souvent permis de financer des projets néfastes pour les populations locales censées en bénéficier. Tentant d’échapper à ces responsabilités, la Banque mondiale finit toutefois par être mise au pied du mur. En 2019, la Cour suprême des États-Unis a décidé de restreindre cette immunité, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires pour violations des droits de l’homme et des droits environnementaux liés à ces financements.
Chapitre 21. Plaidoyer pour abolir et remplacer le FMI et la Banque mondiale
Il faut continuer à dénoncer les soutiens à ces politiques économiques qui ont aggravé la pauvreté, la corruption et le sous-développement dans les pays en développement. Avec des conditions de prêt strictes, elle a contraint ces pays à mener des réformes économiques néfastes, favorisant souvent les intérêts des grandes puissances, des investisseurs étrangers et des multinationales. Des exemples tels que le Congo-Zaïre sous Mobutu et le Salvador sous Alejandro sont cités. Il est important de réfléchir à la substitution de la Banque mondiale par une nouvelle institution financière internationale plus juste, transparente et axée sur la justice économique, le respect des droits de l’homme et de l’environnement, adoptant une logique de responsabilité globale.
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