En Occident, nombreux sont ceux qui appellent à l’abolition des frontières, considérées comme des obstacles à l’expression de notre liberté. Face à ce « tsunami mainstream », Régis Debray choisit, au contraire, de célébrer la frontière.

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Dans Éloge des frontières, retranscription d’une conférence donnée à la Maison franco-japonaise de Tokyo le 23 mars 2010, il revendique la frontière comme organe de régulation du vivant qui, contrairement à un mur, permet à chaque peuple de créer un contact avec le dehors, tout en affirmant, dedans, sa singularité.

Ce qu’il faut retenir :

En Occident, la croyance selon laquelle le meilleur monde est un monde sans frontière est largement répandue. Pourtant, ces cinquante dernières années, le nombre de frontières, et les conflits qui les concernent ont augmenté.

La frontière est cependant le seul moyen de donner forme au chaos, en permettant, pas d’interdire, mais de réguler les échanges entre un dedans et un dehors. Si le monde est en réseau, nous ne pouvons pas habiter ce réseau, nous avons besoin d’un « bercail », d’un dedans, autrement nous nous retrouvons déracinés et tentés de nous réfugier dans toute sorte de croyances.

L’erreur du sans-frontiérisme est de croire que la frontière est par essence mauvaise. Au contraire, la destruction de la frontière profiterait uniquement aux puissants, qui utilisent les flux pour s’enrichir ; pour les autres, son absence ne fait qu’encourager une confrontation des cultures qui, dans un tel monde, mène inévitablement à la xénophobie et à l’extrémisme religieux. Seule une bonne frontière, autorisant le passage tout préservant l’intégrité des peuples, pourra soigner notre monde et éviter l’épidémie des murs qui nous guette.

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