Dans L’Europe fantôme (2019), Régis Debray s’efforce d’analyser, de la manière plus lucide possible, notre chère Europe, qu’il décrit comme une « idée défunte », un « projet abstrait » dont l’unique destin serait une lente agonie. En associant l’Europe à un « fantôme », Debray met en avant le caractère utopique et mythique de cette dernière, faisant référence à Paul Valéry qui clamait déjà en 1945 : « L’Europe est finie ».

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Ce qu’il faut retenir :

L’Europe est une idée abstraite, un projet politique non résolu, parce qu’elle constitue une tentative de construction d’une ethnicité fictive qui ne se rattache ni à un peuple ancien ni à une tradition. En effet, la plus grande faiblesse de l’Europe, c’est qu’elle n’inspire pas le moindre sentiment d’appartenance ni d’affection sociétale.

Elle n’est qu’une usine organisée selon les critères du Marché commun. Dépourvue d’affectivité et d’imaginaire, elle ne touche pas le cœur de ses membres et présente un véritable problème d’identification. L’Europe n’est ni une Fédération ni une Nation, elle n’est qu’une idée, une idée abstraite qui n’offre ni récit, ni poète, ni légende au peuple qu’elle s’efforce tant d’unir.

Biographie de l’auteur

Né à Paris le 2 septembre 1940, fils d’une ancienne résistante et d’un grand avocat parisien, Régis Debray est un écrivain et un philosophe français. Après avoir passé le concours d’entrée à l’École normale supérieure en 1960, il réussit l’agrégation de philosophie en 1965. Adhérent du Parti Communiste et adepte des idées de Che Guevara, il le rejoint en Bolivie en 1967 afin de l’aider dans sa guérilla contre la dictature bolivienne. Capturé par l’armée, il est libéré à la suite d’une campagne de soutien internationale menée notamment par Jean-Paul Sartre. Après avoir vécu quelque temps au Chili, il regagne la France en 1973 et devient alors le conseiller de François Mitterrand. Il devient Maître des requêtes au Conseil d’État en 1985. En 2002, il crée l’Institut européen en sciences des religions dont il sera élu président, ainsi que la revue Médium, Transmettre pour innover en 2005. Élu membre de l’Académie Goncourt en 2011, il démissionnera en 2015.

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