Dans La Politique selon Orwell (2006), John Newsinger opère une analyse inédite de la pensée de George Orwell, au prisme de ses ouvrages et de sa vie personnelle. En mêlant éléments biographiques et analyse théorique des différentes œuvres d’Orwell, Newsinger démontre comment Éric Arthur Blair est devenu George Orwell, ou, en d’autres termes, comment cet ancien élève des écoles privées, issu de la haute bourgeoisie coloniale, est devenu un fervent défenseur du socialisme.
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Ce livre s’inscrit dans une approche sociopolitique, offrant également une vue du contexte dans lequel les ouvrages d’Orwell sont écrits, marqué par la Seconde Guerre mondiale et la montée des totalitarismes en Europe. La lecture de ce livre permet d’appréhender l’œuvre d’Orwell dans sa globalité et de comprendre les tenants et les aboutissements de son héritage idéologique.
Ce qu’il faut retenir :
La pensée de Georges Orwell est une pensée évolutive. Ses expériences personnelles ont façonné son socialisme qui se présente comme une pensée multidimensionnelle : conception particulière des rapports de classe, idées révolutionnaires, et rejet du communisme. Orwell conçoit ainsi les rapports de classe comme caractérisés par la peur, de la part des élites, de la masse d’une part, et, d’autre part, par une « culture de la consolation » chez les prolétaires, qui se divertissent pour oublier leur malheur.
Pour Orwell, seule la révolution peut sauver l’Angleterre. Son socialisme révolutionnaire est, en ce sens, patriote. Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, il espère voir la lutte contre l’oppression nazie, se transformer en une lutte générale contre l’oppression, spécialement l’oppression capitaliste, et conduire à une révolution socialiste en Angleterre. Cette révolution, dans la conception orwellienne, doit passer par la classe moyenne, par une extension vers le haut, et vers le bas. Finalement, ses espoirs révolutionnaires volent en éclats lorsque la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin. Il donne alors priorité à sa lutte contre le communisme, et rejoint le réformisme du parti travailliste qui, selon lui, constitue un moindre mal.
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