La Société des individus - Norbert Elias Résumé et podcast du livre

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Dans La Société des individus (1987), recueil de trois essais de l’auteur, Elias appelle à abandonner cette fausse opposition entre individu et société, pour appréhender la société en fonction des liens de dépendances entre les individus.

Ce qu’il faut retenir :

Deux camps s’opposent lorsqu’il s’agit de déterminer lequel, entre la société ou l’individu, doit primer sur l’autre. Cette dispute repose sur un postulat faux selon lequel l’individu et la société seraient deux substances opposées – vision qui nous empêche de comprendre les rapports que les deux entretiennent. La société est constituée par des liens fonctionnels entre les individus qui la composent et l’individualité de chacun est le produit des interactions avec les autres individus au cours de sa vie.

Depuis Descartes, l’observation individuelle comme moyen de comprendre le monde a triomphé. En a résulté une conception particulière de la conscience de soi, selon laquelle l’individualité, intérieure, fait face au monde social, extérieur. Sous l’effet de cette séparation, l’individu se considère uniquement comme un sujet et la société comme la geôlière qui empêche cet être intérieur de mener sa propre vie.

Dans nos sociétés, l’identité du “je” prime sur celle du “nous”. Pourtant ce type d’équilibre “nous”-“je” ne va pas de soi : il était différent dans le passé, et est en train de se modifier encore vers une intégration plus vaste de l’humanité entière. Cependant, cette tendance vers l’apparition d’un cercle du “nous” correspondant à l’humanité se heurte à la résistance de l’identité nationale, encore puissante – résistance telle qu’elle pourrait peut-être entièrement arrêter cette évolution.