Crise ukrainienne : Washington veut isoler la Chine et rassurer Taïwan

En cette glaciale matinée du 4 février 2022, Xi Jinping inaugurait en grande pompe les Jeux olympiques d’hiver de Pékin. Ces JO, boycottés par les officiels Américains, furent marqués par la tenue d’un sommet entre le président chinois et Vladimir Poutine.

Côté économique, l’Atelier du monde y signa des accords commerciaux pour ses approvisionnements en gaz, pétrole et céréales russes. Côté stratégique, cette rencontre scellait publiquement une « nouvelle ère ». De concert, Pékin et Moscou dénoncèrent l’extension permanente de l’OTAN, la création de l’Aukus (Australie, Royaume-Uni et États-Unis) et toutes alliances militaires « menaçant la stabilité et une paix équitable » à travers le monde.

Au nom d’un « partenariat sans limites », Xi Jinping embrassait les vues de Vladimir Poutine sur l’Europe et son besoin de « garanties de sécurité fiables ». Ce dernier renchérissait sur le thème d’une Chine unique et du retour inéluctable de Taïwan dans le giron continental. Toutefois, la Chine ne reconnait pas plus l’annexion de la Crimée par Moscou que la Russie ne soutient les prétentions de Pékin en mer de Chine du Sud. Somme toute, il ne faut pas confondre partenariat sans limites et ouverture vers l’infini. D’ailleurs, aucun traité formel d’alliance n’a été paraphé, chacun préférant sans doute préserver sa liberté d’action.

La Chine pointée du doigt par Washington

« La Seconde Guerre mondiale rappelle aux États-Unis que notre pays ne peut être en sécurité que si l’Asie l’est aussi… L’Indopacifique fait face à des défis croissants, en particulier de la part de la RPC [République populaire de Chine]… [elle] cherche à devenir la puissance la plus influente du monde. »