La mode est à la « simplification » (comprendre la suppression de réglementations visant à encadrer le marché). Ce n’est pas nouveau, mais ces derniers mois révèlent une accélération. Loi de simplification en France, Big Beatiful Bill aux États-Unis, paquet Omnibus de l’UE, tous ces projets comportent de gros risques. De manière générale, ils renforcent la destructrice loi du marché au bénéfice d'un capitalisme prédateur.

La volonté de dérégulation du système économique s’accélère depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump. Celui qui avait déjà entrepris de supprimer un maximum de réglementations, notamment dans le secteur financier, lors de son premier mandat, revient à la charge dès le début du second. La Big Beautiful Bill, votée au mois de juin, est l’une des manifestations de cette volonté.
Il serait néanmoins injuste d’en faire porter la responsabilité uniquement à l’actuel occupant de la Maison-Blanche ; cette tendance est presque aussi vieille que le capitalisme. Et il n’en a pas fallu beaucoup plus à ses homologues outre-Atlantique pour l’imiter : la loi Simplification était votée quasiment au même moment en France, alors qu’au niveau européen, la Commission a présenté cinq « paquets » Omnibus début 2025, concernant chacun un secteur économique différent. Les planètes s’alignent donc.
Aux États-Unis, l’administration Trump assume fièrement la volonté de laisser plus de liberté aux marchés, particulièrement financiers. En Europe, on est plus pudique, c’est pourquoi on parle « simplification ». Or, pour Jézabel Couppey-Soubeyran, maîtresse de conférences en sciences économiques à l’université Panthéon-Sorbonne et conseillère scientifique à l’institut Veblen : « Il s’agit bien de dérégulation, et même de déréglementation, qui se dit au service d’un “nécessaire renforcement de la compétitivité” et ce sont avant tout l’Allemagne et la France qui sont à la manœuvre ».
Lisez la suite et soutenez un média indépendant sans publicité
S’abonnerAccès illimité au site à partir de 1€
Déjà abonné ? Connectez-vous
2 commentaires
Devenez abonné !
Vous souhaitez pouvoir commenter nos articles et échanger avec notre communauté de lecteurs ? Abonnez-vous pour accéder à cette fonctionnalité.
S'abonner