Élargissements, désunion, marché unique : dernières nouvelles de Bruxelles

Par les récentes déclarations de sa secrétaire d’État chargée de l’Europe, le gouvernement français a officiellement entériné l’élargissement de l’Union Européenne à de nouveaux pays au cours des prochaines années. Avec l’Ukraine et la Moldavie, candidates officielles depuis 2022, ce sont en tout une dizaine d’États, principalement balkaniques, qui souhaitent désormais rejoindre les 27.

Élargissement, une débâcle française

Paris s’est longtemps opposé à Berlin sur ce sujet, tout en évitant – pour d’évidentes raisons d’image – d’afficher ouvertement sa réticence à de nouveaux élargissements. Dans une perspective européiste, la position de la France semblait particulièrement sensée : avant d’intégrer de nouveaux États, il était nécessaire de parvenir à un approfondissement de l’UE, c’est-à-dire à une intégration accrue des 27 par le renforcement des pouvoirs conférés aux institutions bruxelloises. Sans cet approfondissement, le risque est grand en effet de voir la construction européenne gagnée par la désorganisation et la paralysie, faute de disposer d’une épaisseur et d’une efficacité institutionnelles suffisantes.

Berlin, de son côté, est depuis longtemps favorable à des élargissements qui déplaceront un peu plus le centre de gravité de l’UE vers l’est, renforçant ainsi la position centrale de l’Allemagne. À cela s’ajoute la volonté du patronat et d’une large part de la classe politique allemande de favoriser l’installation sur leur sol d’une main-d’œuvre étrangère pour pallier la grave anémie démographique dont souffre leur pays.