Gaz russe, hausse des taux, crise de l'euro : dernières nouvelles de Bruxelles

Sanctions européennes, inflation, BCE, crise italienne : un tour d’horizon de l’actualité des institutions européennes.

publié le 08/08/2022 Par Éric Juillot
Gaz russe, hausse des taux, crise de l'euro : dernières nouvelles de Bruxelles

Au jeu des sanctions européennes et des contre-sanctions russes, il est difficile de savoir qui perd le plus. Il est certain en revanche que l’impact de ces sanctions sur l’Allemagne suscite les plus vives inquiétudes dans les sphères dirigeantes politiques et économiques de ce pays. Ces vingt dernières années, l’hégémonie industrielle de l’Allemagne en Europe a reposé sur la modération salariale, la monnaie unique et le gaz russe, abondant et bon marché. Or, ces dernières semaines, la politique du Kremlin a consisté à réduire très significativement les livraisons de gaz aux Européens.

Le gazoduc Nord Stream a ainsi vu son débit se réduire à 40 % de sa capacité, avant d’être fermé une dizaine de jours pour maintenance. Gazprom, le géant gazier russe, a fait récemment savoir que les livraisons — qui ont repris au terme de ces travaux — se limiteraient désormais à 20 % de la normale, de quoi provoquer une grave crise d’angoisse à Berlin. Il ne s’agit pas seulement de savoir si les foyers allemands seront correctement chauffés cet hiver, mais si des pans entiers de l’industrie ne seront pas mis à l’arrêt, provoquant une récession catastrophique.

C’est ce qui explique l’empressement avec lequel la Commission concocte des plans destinés à gérer collectivement la pénurie de gaz à venir. Il faut sauver l’Allemagne, dans un contexte où aucun fournisseur étranger ne peut se substituer rapidement à la Russie en termes de coût et de volume disponible. Ainsi Bruxelles a-t-il proposé aux 27, le 20 juillet dernier, de s’engager sur une baisse collective de 15 % de la consommation de gaz pour huit mois à compter du mois d’août, estimant même nécessaire de rendre cet objectif « contraignant » si la menace d’une pénurie de gaz devait s’aggraver. Cette réduction devrait s’accompagner d’une augmentation solidaire des exportations intra-européennes vers les pays les plus dépendants en gaz.

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