Le gouvernement Scholz est à présent minoritaire au Bundestag et devrait donc logiquement perdre le vote de confiance prévu pour le 16 décembre, ce qui provoquera des élections anticipées. Une crise inévitable pour une coalition gouvernementale contre nature et un modèle économique à bout de souffle.
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Les tensions au sein de la coalition « feux-tricolores » se faisaient de plus en plus pressantes sur le gouvernement Scholz depuis le début de l’année. Elles ont culminé en une réunion de crise le 6 novembre dernier, à l’issue de laquelle le ministre de l’Économie et des Finances, le libéral-démocrate Christian Lindner a été limogé par son Premier ministre Olaf Scholz, social-démocrate. Les libéraux ont logiquement quitté la coalition, mettant le gouvernement en minorité au Parlement.
Cette coalition tient son surnom aux couleurs des trois partis engagés : vert pour les écologistes, orange pour les libéraux-démocrates (FDP) et rouge pour les sociaux-démocrates (SPD). Depuis la prise de fonction du gouvernement, il y avait de quoi douter de la cohérence de cette alliance : les libéraux, comme leur nom l’indique, sont stricts sur les questions budgétaires et fiscales, alors qu’il est impossible d’envisager une politique sociale et écologique ambitieuse sans un engagement généreux des finances publiques. Et c’est en effet sur ce terrain-là que le désaccord indépassable est intervenu.
À l’approche du vote du prochain budget, Christian Lindner ne voulait rien céder sur les baisses d’impôts et la réduction de la dette publique, alors que les deux autres membres de la coalition cherchaient à maintenir les dépenses sociales et stimuler l'industrie allemande par des mesures de relance économique. Olaf Scholz n’a pas voulu céder, au risque de perdre son mandat.
Au-delà des tensions idéologiques claires, la politique allemande n’est pas exempte de tactique politicienne. En effet, le SPD et les Verts sont à présent très impopulaires pour avoir trop peu respecté leurs promesses sociales et écologiques ; le FDP savait donc que le moment était venu de refuser de céder pour provoquer de nouvelles élections, pour lesquelles la droite conservatrice est nettement en tête dans les sondages. C’est d’ailleurs pour des raisons de politique politicienne que cette coalition a pu exister, ce qui reste plus étonnant que de la voir aujourd'hui chuter.
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