Depuis 2015, la Grèce a disparu de l’actualité. Le référendum de juillet de la même année s’était accompagné d’un « Non » tonitruant des Grecs qui rejetaient l’austérité réclamée par l’Union européenne. Pourtant, le gouvernement conduit par Alexis Tsípras ignora le choix populaire et décida d’appliquer une nouvelle cure d’austérité au pays pour demeurer dans la zone euro. Qu'en est-il de l'économie grecque près de dix ans plus tard ?
Tsípras et son parti appartiennent désormais à l’histoire ; la droite a repris la direction du pays et les dernières élections européennes ont confirmé sa bonne santé politique. Quatorze années sont passées depuis la signature du premier mémorandum en 2010 entre la Grèce, le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale. L’ampleur du désastre économique et social est largement connue : réduction de plus de 25 % du PIB grec, départ de plus de 500 000 jeunes, fermeture de près de 40 % des hôpitaux publics, précarisation des retraités, flexibilisation à outrance du marché du travail, et endettement record.
Les plans européens dits de sauvetage ont représenté la plus grande brutalisation d’une société en temps de paix, tant les droits humains ont été malmenés en matière de logement, d’accès à la santé, de conditions de travail. Les privatisations à outrance des infrastructures, des entreprises publiques ont semblé rendre l’avenir économique plus sombre. Or, sans capital public, il est en théorie difficile d’imaginer un réel impact positif sur la croissance et l’investissement.
Pourtant, depuis presque deux ans, c’est une autre musique qui est venue jusqu’à nous pour indiquer que la Grèce renouait enfin avec la « croissance » et que, désormais, elle tournait la page de l’austérité. Autrement dit, un récit porté par la Commission européenne nous a été proposé pour montrer que l’austérité était parfois le passage obligé pour « renouer avec le dynamisme économique ».
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