Dans le sillage de l’affaire des sous-marins australiens, retour sur plusieurs décennies d’actions malveillantes des États-Unis à l’égard de la France.
C’est un rapport détonnant. Intitulée « Comment les États-Unis contribuent-ils à affaiblir l’économie française ? », la dernière parution de l’École de Guerre Économique fait le point sur un sujet politique majeur et pourtant rarement évoqué par les médias et les responsables politiques. Si l'on y trouve aucune révélation fracassante, la mise en perspective historique à laquelle les auteurs du rapport procèdent et leur tableau systémique de la praxis impériale américaine impressionnent par leur ampleur et leur cohérence.
Si certains pensent encore que les actions malveillantes des États-Unis à l’égard de la France relèvent d’une rudesse irréfléchie avec laquelle il faut savoir composer, ce rapport leur permettra sans doute de comprendre – s’ils le souhaitent – que la volonté de puissance des États-Unis s’affirme aux dépens de ses alliés peut-être plus encore que face à ses adversaires.
Certes, avec ses alliés, Washington ne saurait évidemment recourir à la menace militaire ou à l’action guerrière pour imposer sa domination. En revanche, il est certain que tous les autres leviers d’action – politique, économique, juridique, culturel – sont utilisés avec constance dans le cadre d’une approche globale mobilisant toutes sortes d’acteurs : services de renseignement, ministère de la Justice, responsables politiques, dirigeant de firmes transnationales, artistes… Tous œuvrent à des degrés divers à une même ambition : assurer l’hégémonie américaine sur le plus grand nombre de pays possible, à commencer par les plus proches idéologiquement.
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