Si on s’arrête à la forme, l’idéologie de Donald Trump peut paraître basique, voire grossière. Mais son binôme dans la course à la Maison-Blanche, James David Vance, dévoile quant à lui une pensée bien plus profonde et surtout plus inquiétante, le condensé du rêve américain et d’un anti-humanisme de plus en plus assumé dans la Silicon Valley.
Jeune, populaire et controversé, le choix de J. D. Vance comme colistier de Donald Trump à l’élection présidentielle n’a rien de consensuel. Il permet néanmoins de mettre en lumière une idéologie qui gagne du terrain au sein de la droite américaine. Et qui pourrait constituer l’avenir des États-Unis en cas de victoire des Républicains aux deux prochaines élections.
Donald Trump n’a devant lui que quatre ans de plus, puisqu'il déjà effectué un premier mandat de 2016 à 2020. Son potentiel vice-président l’a parfaitement en tête et ne se cache pas de préparer la suite ; il le confiait lui-même dans un entretien au long cours accordé à Politico.
Un « penseur », pur produit du rêve américain
Âgé seulement de 40 ans, il est élu pour son premier mandat de représentant politique comme sénateur de l’Ohio aux élections de mi-mandat de 2022. Avant cela, il effectue un parcours presque cliché de self-made man, incarnant le rêve américain. Il gravit ainsi l’échelle sociale : partant d’une famille pauvre de la Rust Belt, parents divorcés et mère accro à l’héroïne, il s’engage dans les Marines puis effectue des études d’abord dans une université moyenne, avant d’accéder à la prestigieuse université de Yale. Il devient avocat puis homme d’affaires (dans la société de capital-risque Mithril Capital fondée par Peter Thiel), pour finalement s’engager en politique.
Le socle de sa pensée et de sa popularité tient en 288 pages d’autobiographie, intitulée « Hillbilly Elegy » et vendue à plus de 3 millions d’exemplaires. « Hillbilly » est un terme dénigrant, que l’on peut traduire par « plouc » et qui était par le passé associé à la musique country. J. D. Vance y revendique donc une ode à cette Amérique blanche et déclassée, et retourne le terme pour en faire l’étendard de son ascension sociale, de sa légitimité et bien sûr, pour s’inscrire en opposition à une idéologie inclusive qui met en avant la défense des minorités.
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