L’assassinat de l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe sonnera-t-il le glas du pacifisme nippon ? Chantre du réarmement, Shinzo Abe ne parvint jamais à réaliser son but ultime, réformer la Constitution pacifiste du Japon. Son successeur Fumio Kishida s’apprêterait à réaliser ce "rêve" inachevé.
L’article IX de la Constitution de 1947 balaye toute ambiguïté : « Le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ainsi qu’à la menace ou à l’usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux. [...] Il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l’État ne sera pas reconnu ».
Écrite à l’issue de la Seconde Guerre mondiale par les vainqueurs du jour, ce texte fondateur se veut le garant d’un Japon désarmé qui jamais plus n’aura la possibilité d’agresser ses voisins. Les vaincus sont autorisés à entretenir des forces japonaises d’autodéfense (FJA) sans aucune capacité offensive ; adieu les porte-avions et bombardiers à longue portée. Durant plus d’un demi-siècle, le Japon s’est conformé à cette doctrine pacifiste, unique en son genre. Les budgets de l’armée sont réduits à 1 % du PIB, alors que la moyenne mondiale tourne autour des 2 %.
Ce pourcentage n’est pas anodin, la moitié du budget des FJA est alloué aux rémunérations de son personnel, il reste peu pour entretenir les équipements et réapprovisionner les stocks de munitions. Faute de ressources, il est d’usage au sein des FJA de dépouiller un char ou un avion pour en maintenir un autre. À l’inverse, leurs voisins chinois, nord-coréens et russes ne lésinent pas sur leurs crédits militaires.
Shinzo Abe, un nationaliste fervent
Viscéralement attachés à leur pacifisme, les Japonais demeuraient sourds aux cris d’alarme de Shinzo Abe vis-à-vis de la menace chinoise. Le renforcement de l’Armée Populaire de Libération chinoise (APL) et surtout de sa marine, qui devance aujourd’hui celle des États-Unis en termes d’unités, tourmentait le Premier ministre. Le 17 juin dernier, le lancement du Fujian, le troisième porte-avions chinois — doté de catapultes magnétiques selon Pékin — est le dernier exemple en date de la montée en puissance de la Chine.
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