Adopté en grande pompe sous l’égide de Washington le 27 juin dernier, l’accord de paix signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda est censé mettre fin aux violences qui se poursuivent dans l’est de la RDC, en actant le désarmement des milices hutus dans la région. Dans les faits, les obligations à la charge du Rwanda restent incertaines, tandis que les États-Unis se réservent les bénéfices de l’exploitation des ressources congolaises.

publié le 21/07/2025 Par Paul Fernandez-Mateo
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Décidément, Donald Trump le veut son prix Nobel de la paix. Depuis son retour au pouvoir en janvier dernier, la diplomatie américaine est entrée dans une phase d’hyperactivité fiévreuse, tentant tous azimuts d’éteindre comme elle peut les divers foyers de tension à la surface du globe. Et le conflit larvé entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ne fait pas exception à la règle.

En tant que telle, l’intervention américaine dans la résolution de ce conflit n’est pas forcément une mauvaise chose. Le Rwanda, par l’intermédiaire de son pantin, le Mouvement du 23-Mars (M23) a longtemps procédé en toute impunité à une campagne de subjugation des régions du Nord et Sud-Kivu, provoquant une crise humanitaire de grande envergure, protégé par la relative faiblesse, voire la connivence de ses interlocuteurs occidentaux. Mais cette ère semble révolue. En parvenant à éveiller l’intérêt des Américains pour mettre en branle des négociations, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a su réaliser un vrai succès diplomatique qui donne une chance à son gouvernement de se sortir de ce marasme.

Seulement, à l’instar de bien d’autres initiatives diplomatiques américaines en 2025, l’accord de paix récemment négocié entre les deux belligérants sous la supervision de l’administration Trump, lorsqu’on se penche sur son contenu, ressemble plutôt à un sparadrap sur une fracture ouverte qu’à une tentative sérieuse de résoudre le conflit de façon juste ; et il n’est au final pas sûr que la RDC ait beaucoup à y gagner. Bien au contraire, il semble plutôt que cet accord lui ait coûté très cher.

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