Alors que les bombardements se poursuivent toujours à Gaza, l’interventionnisme militaire israélien s’étend progressivement au-delà de la frontière nord de l’État hébreu, chez ses voisins déstabilisés par la chute soudaine de Bachar el-Assad, laissant Beyrouth et Damas dans l’anxiété et l’incertitude.

La brutale disparition du régime de Bachar el-Assad n’en finit pas de provoquer une cascade de conséquences dommageables au Proche-Orient. Comme à peu près n’importe qui aurait pu le prévoir, le nouvel homme fort de la Syrie, l’ancien cadre de Daech et chef du groupe islamiste Hay’at Tahrir al-Sham, Abou Mohammed al-Joulani – un nom que son équipe de relations publiques aimerait que l'on oublie tant il rappelle son passé jihadiste – a été incapable d’empêcher ses hommes de perpétrer leurs premiers bains de sang, visant d'abord la communauté Alaouite, à laquelle appartenait la famille el-Assad, puis la communauté Druze. En réponse, un début de soulèvement de ces minorités semble prendre forme.
Tandis que les Alaouites fuient vers le Liban, le Liban lui-même, déjà fortement secoué par les attaques israéliennes sur son territoire et ruiné par des années de crise économique, se retrouve soudain entouré par deux régimes hostiles : la Syrie à l’est, et Israël au sud. Voyant ses ennemis traditionnels à sa frontière nord plus affaiblis que jamais depuis des décennies, Israël s’engouffre dans la brèche. Ni une « nouvelle Syrie » toujours très divisée ni un Hezbollah affaibli ne semblent capables de s’y opposer.
La chute de Bachar el-Assad, un nouveau coup dur pour le Hezbollah
Outre la communauté alaouite, dont le sort semble désormais extrêmement précaire, le grand perdant de la fin brutale de la guerre civile syrienne et de la fuite de Bachar el-Assad est sans aucun doute le Hezbollah. L’organisation chiite basée au Liban est sans doute quelque peu soulagée de ne plus devoir soutenir à bout de bras un allié devenu boulet, si faible et si dépendant de l’aide extérieure que son armée s’est finalement désagrégée presque sans combattre. Mais avec la perte de la Syrie, « l’Axe de la Résistance », dont le Hezbollah fait partie, perd sa route terrestre de l’Iran jusqu’à la Méditerranée, et avec elle l’approvisionnement direct en ressources dont il pouvait disposer de la part de ses alliés.
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