La visite officielle du Président français en Chine révèle une nouvelle fois l’amateurisme et le caractère chimérique de la diplomatie élyséenne.
L’aspect le plus consternant de cette visite n’a étrangement aucun rapport avec la relation unissant la France à la Chine. Il tient en effet à la présence, au côté du chef de l’État français, de la présidente de la Commission européenne. En permettant à cette dernière de s’afficher à ses côtés, Emmanuel Macron tenait peut-être à faire œuvre de « disruption ». Il faut convenir qu’il y est parvenu, mais de la pire des manières, car rien n’est défendable dans ce choix, même pour un européen convaincu.
Une faute
S’il s’agissait de montrer que la France voit son influence augmenter par sa participation à la construction européenne – conformément au mythe auquel s’accrochent ses partisans –, l’effet recherché n’a pas été atteint. La France a plutôt donné le sentiment qu’elle ne se sentait pas de taille à dialoguer seule avec la Chine, qu’il lui fallait une béquille européenne pour gagner en assurance. Peut-être le président français a-t-il voulu donner corps et consistance à « l’Europe-puissance » ? Dans ce cas, ce n’est pas la cheffe de la bureaucratie communautaire qu’il aurait dû s’adjoindre, mais le Président du Conseil européen.
Qu'Ursula von der Leyen, par sa pratique de l’abus de pouvoir permanent, soit parvenue à effacer médiatiquement le très pâle Charles Michel et à étendre de fait ses prérogatives aux affaires extérieures de l’UE ne devrait rien changer au fait qu’elle ne jouit d’aucune légitimité. Mais peut-être faut-il admettre – comble de machiavélisme – que c’est pour cette raison précisément qu’elle a été choisie par Emmanuel Macron, soucieux d’un affichage européen, et en même temps attentif à ce qu’elle ne lui fasse pas d’ombre.
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