OTAN : face à la Chine, un nouveau gendarme en Asie ?

Alors que la crise russo-ukrainienne s’enlise dans la durée, l’OTAN s’est réunie à Madrid du 28 au 30 juin. Un sommet crucial dit « tournant », l’alliance atlantique y redéfinissait sa stratégie pour la décennie à venir. Au-delà du retour de la guerre en Europe, la rencontre a été marquée par l’attention portée à la Chine.

publié le 26/07/2022 Par Jack Thompson
OTAN : face à la Chine, un nouveau gendarme en Asie ?

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) fondée en 1949 incarne l’union sacrée des États-Unis et de l’Europe de l’Ouest face au grand adversaire de l’après-guerre, l’Union soviétique. Moscou y répliquera en 1955 en regroupant dans le pacte de Varsovie l’ensemble des pays communistes. Sa dissolution en 1991 acta la fin de la Guerre Froide. Sans véritable ennemi fédérateur, l’OTAN survécut cahin-caha. En 2019, Emmanuel Macron proclamait la « mort cérébrale » d’une coalition dénuée de coordination et d’ambition stratégique.

L’invasion de l’Ukraine en a décidé autrement. En quelques semaines, l’OTAN a non seulement réussi son grand retour sur la scène européenne (adhésion de la Suède et la Finlande), elle étendrait bientôt sa sphère d’intérêts jusqu’en Chine. Hier moribonde, l’Alliance atlantique s’immiscerait demain dans les querelles sino-américaines ! Une première qui laisse pantois.

Des invités pas si inattendus que cela

Début juin, le Premier ministre japonais Fumio Kishida hésitait encore, devait-il participer au sommet de Madrid ? En ces temps incertains où les contentieux entre le Japon, la Chine, la Corée du Nord et la Fédération de Russie s’exaspèrent, la question se posait. Sa présence lui permettrait de « promouvoir l’idée que la sécurité de l’Europe et celle de l’Indo-Pacifique sont indissociables » selon ses propres mots. En même temps, ce geste dégraderait encore plus les relations du Japon avec ses voisins. Ce déplacement serait-il judicieux et pour quels résultats ? De suite, Pékin a raillé Tokyo, Kishida ne réussirait qu’à étaler au grand jour son « anxiété » face à l’engagement sujet à caution des États-Unis envers leurs alliés.

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