Les élections européennes se rapprochent à grands pas et certains dossiers clés se bouclent au Parlement bientôt renouvelé, notamment le vote sur les nouvelles règles budgétaires et le pacte migratoire, adopté le 14 mai dernier par le Conseil de l'UE. Ce pacte cherche à organiser le mariage de la carpe et du lapin puisqu’il veut à la fois durcir les conditions d’entrée dans l’Union et d’autre part offrir un visage humaniste en renforçant les mécanismes de solidarité.

publié le 24/05/2024 Par Frédéric Farah

Le climat dans lequel ce texte a été adopté est celui de la défiance pour ne pas dire de l’hostilité à l’égard de la présence d’immigrés extra-communautaires dans de nombreuses opinions publiques européennes. L’affirmation de l’extrême droite dans bon nombre de nations de l’Union illustre à la fois la dynamique des formations qui lui sont rattachées et, dans le même mouvement, le tassement de plus en plus préoccupant des forces de gauche.

La question migratoire mérite un traitement loin des passions du moment, pour ne pas dire des préjugés à l’œuvre sur le sujet, ou encore des peurs et fausses informations qui peuvent circuler. Le sujet est abrasif, car il s’inscrit à un moment précis de l’histoire des sociétés européennes. Ce moment, si l’on devait le caractériser, est un moment de rétraction et de crispation.

Tout d’abord un moment de rétraction. Le devenir démographique du monde est de moins en moins européen. Le continent connaît un hiver dans ce domaine, qui n’est pas près de s’interrompre – la part de la population européenne dans la population mondiale est d’un peu plus de 5 %. Les plus de 60 ans représentent 20 % de l’Europe à 27 et devraient passer à 30 % en 2070. Depuis plus de deux ans, la population européenne diminue. La rétraction s’observe aussi dans le déclin économique de l’Union, dont la croissance n'a jamais été dynamique et qui montre des vulnérabilités inquiétantes en ce qui concerne les matières premières critiques, ou en matière militaire, industrielle, de recherche et de développement, sans compter la difficulté de faire naître des politiques économiques quelque peu cohérentes.

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