La politique étrangère d'Emmanuel Macron : cinq ans d'échecs diplomatiques

S’il est un domaine où la nuance s’impose, c’est bien celui de la diplomatie, art de gérer les relations entre États dans un monde divers et complexe. Le quinquennat finissant d’Emmanuel Macron appelle cependant, lorsqu’on en fait le bilan, un jugement tranché et sans appel, son action diplomatique ayant abouti à des échecs dans toutes les directions où elle s’est déployée. Le caractère systématique de ces échecs laisse penser que le chef de l’État y est pour beaucoup.

publié le 23/03/2022 Par Éric Juillot
La politique étrangère d'Emmanuel Macron : cinq ans d'échecs diplomatiques

La France, dit-on souvent, est une puissance moyenne à vocation mondiale. Le président Macron n’est pas parvenu, semble-t-il, à intégrer cette idée, si l’on en juge par le faible intérêt qu’il a porté à l’Amérique latine et à l’Asie. L’activisme diplomatique dont il a pourtant fait montre depuis 2017 a presque totalement ignoré ces deux ensembles géographiques.

En Amérique latine, la France s’est surtout signalée par son implication soudaine dans les affaires vénézuéliennes, le 4 février 2019. L’Élysée annonça ce jour-là que la France reconnaissait dans Juan Guaido le « président en charge » du Venezuela. Président de l’Assemblée nationale, Guaido s’était quelques jours plus tôt autoproclamé « Président par intérim », dans l’espoir que ce coup de force déclencherait une élection présidentielle anticipée, un an après la précédente qui avait vu la reconduction au pouvoir de Nicolas Maduro, dans un scrutin entaché de fraudes selon l’opposition. Emmanuel Macron faisait donc le choix de soutenir Guaido, à la suite des États-Unis et de concert avec d’autres États européens.

Un an plus tard, il prit encore la peine de le recevoir à l’Élysée pour lui exprimer officiellement son soutien. Depuis, la trajectoire politique de celui sur qui Paris avait misé ne suscite plus que l’embarras. Comme l’indique Le Monde : « La mauvaise administration des actifs à l’étranger (il s’agit des actifs de l’État vénézuélien, confiés à Guaido par les États hostiles à Maduro), la gestion opaque des fonds reçus de la coopération internationale et les soupçons de corruption qui ont touché son entourage ont fini de ternir l’image de M. Guaido ». Dans sa précipitation à figurer dans le « camp du Bien », Emmanuel Macron, même s’il n’est pas le seul, a donc fait un choix contestable là où la prudence et la retenue auraient sans doute été préférables.

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