La campagne présidentielle américaine fut ponctuée par deux évènements notables. Un président candidat fatigué, mais vraiment fatigué, se vit acculer au désistement et un ex-président sur le retour réchappa d’extrême justesse à une tentative d’assassinat. Donald Trump, que l’on apprécie ou pas l’homme, ne manque pas de panache. L’image du milliardaire l’oreille ensanglantée se redressant, le regard défiant et brandissant son poing sous la bannière étoilée, c’est quelque chose. Ses conseillers en communication n’auraient pu façonner un meilleur symbole au « Make America great again » cher au tribun. Ce slogan d’une Amérique conservatrice et protectionniste résonne à travers le monde. Mais que réserve Donald Trump acte II aux pays d'Asie en termes de politique étrangère, de diplomatie et de politique commerciale ? Analyse.

publié le 13/01/2025 Par Jack Thompson

En Asie, région où la majorité de l’US Navy stationne, ce n’est pas la consternation, mais un malaise diffus dont les contours émergent peu à peu. Donald Trump va-t-il réellement se lancer dans une croisade tarifaire ? Le nouveau locataire de la Maison-Blanche entend lever une taxe universelle sur toutes les exportations à destination des États-Unis entre 10 et 20 %, exception faite du made in China qui devrait, lui, être surtaxé à 60 %.

Make China small again !

Miroir inversé de l’Amérique trumpienne repliée sur elle-même, la Chine de Xi se veut ouverte sur le monde. Lors du Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine se déroulant à Pékin, le président chinois a annoncé la mise en œuvre d’une politique « zéro taxe » en faveur des pays en voie de développement ayant noué des relations diplomatiques avec Pékin, dont 33 pays africains. Entre le protectionnisme abrupt de Donald Trump et le libéralisme benoît de Xi Jinping, le contraste ne peut être plus saisissant.

Enfin, en théorie, les deux superpuissances visent avant tout à défendre leurs intérêts respectifs. À l’image de la Françafrique, les objectifs de la Chine en Afrique sont économiques. Il s’agit d’y collecter un maximum de ressources tout en l’inondant de marchandises made in China. L’Afrique n’étant pas une concurrente commerciale, nul besoin d’ériger de barrières douanières. Au contraire, elles seraient contre-productives pour un Atelier du monde en quête perpétuelle de matières premières.

Par contre, avec l’Occident, la déferlante du made in China passe mal, notamment dans le secteur automobile où les véhicules électriques (VE) chinois bousculent l’industrie occidentale comme elle l’a rarement été. L’Europe, avec toutes ses contradictions internes liées à des intérêts étatiques divergents, s’oriente à reculons vers une guerre commerciale avec la Chine. Le 4 octobre dernier, Bruxelles s’est finalement décidée à imposer jusqu’à 35 % de taxes en sus des 10 % usuels sur les VE chinois – c’est peu comparé aux 100 % des États-Unis (juin) et du Canada (août).

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