Il y a dix ans, en janvier 2013, la France lançait l’opération Serval à la demande du gouvernement malien. À la demande expresse du gouvernement burkinabè, le départ du contingent de forces spéciales installé depuis 2009 à Ouagadougou constitue à ce jour le dernier élément de la reconfiguration du dispositif militaire français au Sahel engagée à la fin de l’année 2021.
Opérée sur ordre du président français sous la contrainte de tensions diplomatiques très fortes avec le Mali, cette reconfiguration révèle en creux les limites, les impasses et la nécessaire évolution de la présence militaire française dans la région.
Serval et Barkhane : une mission impossible ?
En dix années d’intervention, de 2013 à 2022, les militaires français déployés dans le cadre des opérations Serval puis Barkhane n’ont pas démérité, loin de là. D’un volume équivalent à celui d’une petite brigade (environ 4000 hommes), les forces françaises ont constitué le cœur opérationnel d’un dispositif beaucoup plus vaste associant les armées des États de la région (G5 Sahel), les éléments de la Minusma (Force des Nations Unies pour le Mali) et quelques détachements de forces spéciales de certains États de l’UE (Force Takuba). C’est leur action qui a, au premier chef, permis d’empêcher les factions islamistes armées de s’emparer de Bamako début 2013, et de reconquérir celles qui avaient été perdues par les Forces armées maliennes au cours des mois précédents.
Après les combats d’ampleur dans l’Adrar des Ifoghas, c’est l'opération Barkhane qui – dans un cadre d’intervention élargi au Burkina Faso et au Niger – a permis de contenir l’activité de l’ennemi au niveau d’actions ponctuelles de faible envergure dont elles devaient payer un prix lourd, quand leurs éléments n’étaient pas détruits préventivement. En somme, au prix de 59 tués dans leurs rangs, les forces françaises ont empêché l’écroulement des États de la région.
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